Ma « brigade de propagation textuelle » : le premier « trollage »… il y a 21 ans
Par je ne sais quel mystère du web, j’ai reçu ce jour une alerte Google me ressortant un lien sur une vieille affaire de plus de 20 ans maintenant : La brigade de propagation textuelle, mouvement collectif de canulars par courriel en 2003, dont je fus l’animateur et dont on me demanda de relater l’expérience quelques années plus tard en 2007 dans la revue Multitudes (1). Aujourd’hui, alors qu’on déplore à juste titre l’abondance des trolls d’extrême droite, les harcèlements et la haine permanente sur les réseaux sociaux tels que X, il faut se figurer qu’en 2003, avec un web français qui n’était pas si développé, une telle initiative — qui fut alors exclusivement potache, bon enfant, humoristique et absurde, tournée vers des entreprises qui balbutiaient dans la com’ en ligne et donc réagissaient de façon appliquée — était totalement inédite (2). Je peux, vingt ans plus tard, me vanter d’avoir été le leader d’un des premiers trollages. Je peux en parler aujourd’hui, car l’expérience ne fut qu’inoffensive. Les temps ont bien changé.
[EDIT 15/01/25] : grâce à l’impeccable Guy L. brigadiste de Bruxelles qui sait ce qu’est l’humour, à la suite de ce message une partie des archives est de nouveau disponible ici >> BPT. Merci à lui d’avoir gardé si longtemps ce grand moment d’histoire du net français ! (Il manque les premiers assauts contre Jaimemaboîte.com. J’ignore pourquoi. Peut-être ne les avais-je pas compilés et laissés sur mon blog de l’époque…)
(1) « Fondée en 2000 par Yann Moulier-Boutang, Multitudes est une revue politique, philosophique et culturelle qui explore les processus de subjectivation et d’individuation collective à travers des problématiques en économie politique, philosophie, et culture numérique. »
(2) Les liens dans l’article qui menaient à l’archivage des échanges avec les entreprises asticotées sont hélas brisés. L’ensemble des échanges absolument hilarants — je me souviens d’avoir souvent littéralement pleuré de rire devant les réponses que les entreprises nous faisaient, tentant avec énergie, et sans doute en hallucinant, de nous répondre le plus sérieusement possible — est hélas perdu, et je n’en ai plus de copies, d’ordinateurs crashés en pages web disparues.