Proposition d’écriture – juin 2018 – 1
Pour cette proposition d’écriture, il m’est venu l’envie de travailler sur un thème (mais cela va être selon votre choix) jubilatoire, méchant, pathétique, attendri, solidaire, affligé, consterné, amoureux, procédurier, amical, indifférent, voyeur, exaspéré, furieux, délateur… Pour cet atelier je vous propose en effet de nous raconter le voisin, la voisine, les voisins, le voisinage, le vivre à côté…
Ah… le voisin ! C’était en effet sa fête il y a quelques jours. Cette année, cela tombait le 25 mai… Par conséquent, sur Twitter, où on fait tous la même chose en ayant l’impression chacun d’être original (les mouvements de mode y durent jusqu’à plusieurs minutes!), on a voulu faire la fête au voisin : on s’est donc défoulé (> générant une liste de sujets) : entre amours des voisins et détestations. Entre tendresse et répulsion… Parce que le voisin est un être complexe : on n’a pas tous le même, ni le perçoit de façon semblable. Et puis on est soi-même voisin du voisin. C’est dingue.
Pourtant, cette fête des voisins semble -officiellement du moins- faire l’unanimité. Par exemple, et un peu au hasard, à Sègues, près d’Oloron-Sainte-Marie, où depuis l’an dernier, on est visiblement convaincu (malgré ce que nous raconte plus loin avec candeur, dans la vidéo à 1min 11, Mme Marinette en mode « je ne veux pas plomber l’ambiance, mais bon, il y a eu un mort et des musulmans n’ont pu venir ») :
Les voisins, excusez du peu, mais c’est un vrai sujet. On en fait des chansons (enfin… souvent sur les voisines). Par exemple parmi des milliers, ici récemment chez Luce Renan, plus loin chez Véronique Sanson, chez Georges Brassens (« Les voisins sont tous des sales types / Les voisins sont tous des sales gens »)… tandis qu’aux États-Unis on nous dit en chanson pour générique mielleux façon pop smoothie d’une série à succès qu’Everybody needs good neighbours (ce doit être une sorte de Voisin-Voisine ici parodié ou de Plus belle La vie) – mais ceux là, les Étazuniens, aiment vivre en communauté, faut dire, même si c’est cul-cul la praline, comme on disait par chez moi et dans ma jeunesse. Certes, tout le monde n’a pas en matière de voisinage le génie de Robert Altman adaptant Raymond Carver racontant la vie d’un quartier résidentiel (si on ne s’aperçoit pas dans The Stepford Wives, première version en 1975 de Bryan Forbes, que les voisines, devenues étranges, ont peut-être bien été remplacées par des androïdes).
Le voisin, les voisins, la voisine, le voisinage sont un thème tellement riche (l’enfer c’est les autres, on le sait) que je ne vais pouvoir vous faire une liste exhaustive en guise d’inspiration. Va falloir piocher dans vos lectures, dans vos films, dans votre vie, dans votre imagination (entre rêve et cauchemar !)… Quoiqu’il en soit, sur ce thème un conseil : évacuez vite le cas de The Girl next door, la voisine de la porte d’à-côté dont on tombe amoureux (la dénomination en anglais étant celle, carrément, du genre filmique), car c’est ce qui peut donner le pire en matière de récit :
… Bon, il est vrai, aussi le meilleur en littérature (« Le choix de Sophie » de William Styron, ici adapté au cinéma) :
Ou ce truc juste génial, toujours en cinéma, et non pas à cause de la porte d’à-côté, mais pour la fenêtre d’en face (tellement, mais tellement, bien vu… ou tellement bien voyeur) :
Pour revenir au thème bateau de la porte d’à côté, mais cette fois version mâle, soit The boy next door, assez hot, cela existe aussi, forcément :
Mais The Boy next door faut s’en méfier de ce bellâtre. Est-ce dû à une certaine morale américaine ? Hummm ? Pourtant, il y a sans doute eu tout de même de belles histoires d’amours entre voisins ? Sur, puisque l’extraordinaire Stacey Kent a bien su relever le niveau cette idée du Boy next door en la chantant — et même si l’affaire n’est pas conclue 🙁 :
Et puis il existe parmi des plus beaux films du monde tout de même, une histoire de voisin-voisine ; « In the mood for love » de Wong Kar-wai :
Mais revenons à nos voisins, les vrais, les incroyables, les formidables, les insupportables, les pathétiques, les attendrissants. Ils sont multiples et tellement nombreux. Bien plus que nous ! Rappelons cette définition du regretté Pierre Desproges, dans « Vivons heureux en attendant la mort » : « Le voisin est un animal nuisible assez proche de l’homme. Très proche, trop proche. C’est d’ailleurs de cette proximité que naît la nuisance du voisin. Mais attention : que le voisin soit proche ne doit pas nous inciter à le confondre avec le prochain, ce dernier, contrairement au voisin, pouvant être lointain. » Après on ne s’étonnera pas que le voisin soit donc tant sujet de romans que de scénarios.
Reste au moins une tendance majoritaire : le voisin n’est pas sympa, il est méchant, il est inquiétant, il est voisin vigilant, il est intrusif, il a un coq qui chante trop tôt, ou il danse avec des poules sur de la techno, bien tard dans la nuit… Dans tous les cas, avec avec le voisin tu vivras avec et t’accorderas. Voire, tu vivras à son rythme, car c’est ça la bonne entente en communauté :
… et aussi tu te méfieras. Mais de tous les voisins, le pire, c’est tout de même le voisin délateur. On le sait en Europe depuis la seconde guerre mondiale, en passant en France par les rives de la Vologne riches en corbeaux, voire… en passant partout, et tous les jours : le voisin, c’est certain, c’est une horreur, un vrai salaud. Le voisin est signe de la balance. Que faire face à ça ? Hé bien c’est simple : dénoncez-le. Faites ce « geste simple, utile, civique » :
Voilà. Parlez-nous de voisins, de voisines, de voisinage… Donnez les noms, enfin, quoi !
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Je viens de finir un livre sur ce thème » La femme à la fenêtre » Flynn. Sympa 🙂
Ah, merci pour le tuyau ! Je le rajoute à ma liste. Dans le genre histoires de voisinage, je vous recommande un roman noir « tatcherien » britannique : « Psychoville » de Christopher Fowler.