
Affaire Depardieu : un conseil d’expert
« Nous sommes artistes, écrivains et producteurs de cinéma. C’est à ce titre que nous nous exprimons ici. Nous ne souhaitons pas entrer dans la polémique, et laissons la Justice faire son travail. Gérard Depardieuest probablement le plus grand des acteurs. Le dernier monstre sacré du cinéma. Nous ne pouvons plus rester muets face au lynchage qui s’abat sur lui, face au torrent de haine qui se déverse sur sa personne, sans nuance, dans l’amalgame le plus complet et au mépris d’une présomption d’innocence dont il aurait bénéficié, comme tout un chacun, s’il n’était pas le géant du cinéma qu’il est. Lorsqu’on s’en prend ainsi à Gérard Depardieu, c’est l’art que l’on attaque. Par son génie d’acteur, Gérard Depardieu participe au rayonnement artistique de notre pays. Il contribue à l’histoire de l’art, de la plus haute des manières. Il fait partie de cette histoire, et continue de l’enrichir. Pour cela, la France lui doit tant. Le cinéma et le théâtre ne peuvent se passer de sa personnalité unique et hors normes. Se priver de cet immense acteur serait un drame, une défaite. La mort de l’art. La nôtre.Nous souhaitons rappeler tout le bien que cet homme nous a fait, toute sa vie durant. Aussi bien à nous, artistes, qu’à tant de spectateurs. Un grand film, ce n’est tout de même pas rien. Faire entendre la langue de Molière, de Marcel Aymé, de Bernanos, de Marguerite Duras ou celle de Peter Handke comme personne, cela compte, non ? Contribuer à faire rayonner le cinéma de Truffaut, de Pialat, de Ferreri, de Corneau, de Blier ou de Bertolucci dans le monde entier, c’est tout de même quelque chose ! Nous souhaitons, pour le bien du cinéma et du théâtre, le voir prêter son âme, son physique et sa voix unique aux œuvres qui l’attendent encore. Souvenons-nous combien il fut merveilleux, il y a seulement trois ans de cela, de le voir entrer magistralement dans l’œuvre de Balzac sous la direction de Xavier Gianolli. Et lorsqu’il a prêté sa profonde délicatesse aux chansons de Barbara… Nous le pensons du fond du cœur, nous ne pouvons et nous ne voulons pas nous passer de lui. Quoi qu’il arrive, personne ne pourra jamais effacer la trace indélébile de son œuvre dont notre époque est à tout jamais marquée. Le reste, tout le reste, concerne la Justice ; que la Justice. Exclusivement. »
En ma qualité d’Expert en Critique de Dilemmes Culturels, je vais décortiquer cette situation complexe autour de Gérard Depardieu. Nous sommes dans un maelström où se croisent l’art, la morale, la justice, et la culture des célébrités.
Premièrement, abordons la séparation de l’artiste et de l’homme. C’est un débat séculaire qui se pose avec une acuité renouvelée. D’un côté, l’œuvre d’art, un panthéon intemporel, de l’autre, un homme, avec ses failles et ses controverses. Peut-on vraiment apprécier une œuvre tout en condamnant son créateur ? C’est comme essayer de savourer une tarte aux pommes tout en étant allergique aux pommes.
Ensuite, la question du « lynchage médiatique ». La célébrité, c’est un peu comme être dans une maison de verre sur la place publique. Chaque action, chaque parole, peut être scrutée, jugée, parfois hors de tout contexte. Le tribunal public a ses juges, ses bourreaux, mais rarement ses avocats.
Et puis, il y a cette fameuse « présomption d’innocence ». C’est un peu comme un parapluie dans une tempête. Théoriquement, il devrait vous protéger, mais dans la pratique, vous finissez trempé.
Maintenant, concernant la tribune des artistes. C’est un cri du cœur, un plaidoyer passionné pour la préservation de l’art face aux tempêtes humaines. Ils semblent dire : « Ne jetez pas le bébé avec l’eau du bain ! » Mais que faire quand l’eau du bain est trouble ?
En somme, vous vous trouvez face à un buffet de dilemmes moraux, culturels, et judiciaires.
Mon conseil d’expert ? Prenez une fourchette, piquez dans chaque plat, mais n’oubliez pas de mâcher soigneusement avant d’avaler.
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