
Salle d’attente
Ses enfants s’étaient réjouis qu’il s’était trouvé un projet pour pallier l’ennui de sa retraite, mais étaient tôt redevenus perplexes quant à son issue. N’empêche, lui qui « s’emmerdait comme un rat mort » était maintenant débordé, et enfilait les kilomètres, travaillant d’arrache-pied. Il nota en soupirant :
• dentiste (mais pas d’affiche de prévention et très peu de publicités).
• très peu de magazines (dont périmés depuis plus de 4 ans alors que le cabinet n’a même pas 2 mois !)
• un ouvrage (BD) publicitaire pour enfant décati (l’ouvrage, pas l’enfant).
• 4 chaises plastique (trop) dur.
• 9m2 env. / toilettes à plus de 3 m. !
Il agita son stylo. Ça valait quoi ça ? Un 8 ? Un 9 ? Allez… Grand max… ? Il réfléchit longuement puis opta en fait pour un 7 et demi. C’était, certes, sévère, mais juste. S’il voulait que son « guide régional des salles d’attente » se taille d’emblée une bonne réputation il lui fallait évidemment avoir la dent dure.
Ho ! Hé ! Qu’on ne le taxe pas d’indulgence dès le lancement non plus, hein !
(Le Loroux-Bottereau, 44, 11 juillet 2019)