
Couleurs
Les élus de l’opposition, malmenés sur le marché par leurs électeurs, finirent par avouer qu’ils avaient voté la dotation proposée par le maire sans se vraiment rendre compte du montant dérisoire de subvention qui serait alloué à chaque foyer. Et de fait, ils admirent que, oui, cela avait été bien trop peu élevé. Si l’idée du maire en place de « recoloriser la ville » avait été bonne, ils durent convenir en effet qu’il fallait mener une politique d’incitation des ménages bien plus volontaire, ou tout du moins, bien plus efficace. De trop minces subventions n’avaient finalement eu pour eu conséquences que de trop faibles investissements citoyens. Et la recolorisation, il fallait bien le dire, ne se remarquait guère. C’est pourquoi ils inscrivirent dans leur programme électoral (après avoir publié dans l’espace libre expression du journal municipal une tribune enflammée sur les « initiatives aux ambitions trop modestes » de l’édile qu’ils voulaient chasser) un vaste « Plan quinquennal de recolorisation 2030. » Celui-ci se serait « inscrit dans une vision plus large de développement d’un tourisme durable et esthétique ».
Le slogan « des couleurs partout, pour tous » allait être même, envisagèrent-ils, un des piliers de leur campagne — malgré leur crainte d’être accusés, de façon indirecte, à la promotion du cosmopolitisme.
(Royan « Plage du Chay »; 04/08/19)