« La Femme de Ménage » de Freida McFadden, au crible de l’IA

Freida McFadden est l’autrice actuellement la plus lue au monde… trilogie de thriller domestique, auto-éditée au départ et issue de nulle part, vendue pour un total de 17 millions d’exemplaires « pour des gens qui ne lisent pas ou n’ont jamais lu » et qui « remettent les gens à la lecture » (> écouter le podcast tressautant de France Inter où des éditeurs essaient d’expliquer a posteriori le phénomène, car personne ne l’avait vu venir, tout en se gardant bien de le juger, forcément).

J’ai lu la moitié du premier tome avant d’abandonner, saoulé, et de zapper dedans, car il y a une info par chapitre et on peut lire en flottant en diagonale… : bilan, c’est longuement chiant, pauvre, plutôt vide dans la progression, d’un style littéraire caricatural, avec des descriptions clichés minimalistes et des personnages conçus à la truelle. C’est du niveau débutant+ d’atelier d’écriture. Seules vertus : un certain sens du suspense (qui est en fait forcé, grâce à des chapitres très courts) et du « twist », du retournement (encore que…) ; une connaissance des combines pour manipuler le lecteur en triturant et découpant la structure. En somme de la technique pure, mais absolument aucune qualité littéraire (personnages, descriptions, style, lieux, et intrigue simplette…) L’intrigue, certes, tient à peu près la route (mieux que dans l’impossible gloubiboulga répétitif La Vérité sur l’affaire Harry Quebert de Joël Dicker — et pourtant c’est encore plus pauvre —, ou le Jean-Christophe Grangé des Rivières Pourpres qui lui au moins crée des images très cinématographiques — voir plus bas). Enfin, c’est par ailleurs d’une écriture si minimaliste et découpée que c’est du « prêt à filmer », ou quasiment. D’ailleurs un film est en cours de développement.

Bon… Tout cela laisse tout de même extrêmement perplexe et dit sans doute bien des choses sur le niveau de culture littéraire, sinon de lecture tout simplement, « des gens » actuellement.

Aussi, je me suis amusé à le passer à l’analyse de NotebookLM (ci-dessous — attention, c’est très long : passez directement sinon aux points qui vous intéressent). Mes questions, résumées, sont en italiques gras et en brun, les réponses de l’IA sont en noir. Le constat est désolant. Ce qui me rassure, à l’instar du mega-seller de Giordano à qui j’ai fait subir le même traitement, c’est qu’après des décennies d’atelier d’écriture ou de coaching littéraire, je ne me plante pas. Je conseille aux éditeurs de gagner du temps en analysant ainsi les manuscrits qu’ils auront lus et retenus pour mettre à l’épreuve ou confirmer leur choix et discerner les améliorations potentielles de ce qu’ils s’apprêteraient à publier. Après, il y a l’intuition, l’expérience et le « métier » (ça se vendrait ou pas ?), mais si j’en crois les éditeurs interrogés dans l’émission de France Inter, personne n’y aurait cru d’emblée, et surtout l’influence des booktubers (qui comme leur public n’ont pas une culture littéraire exigeante, et par conséquent se révèlent, dont acte, être de bons prescripteurs) et bien sûr du marketing…  car pour un mauvais roman qui cartonne, mais est soutenu par la com’, combien de chefs d’œuvre, régulièrement, partent invendus au pilon ?

(Cela étant, je suis très sincèrement heureux pour la modeste Freida McFadden qui semble elle-même ne pas en revenir…)


Le synopsis du 1er tome :
Le récit présente Millie, une femme avec un passé carcéral, qui décroche un emploi de femme de ménage chez les riches époux Winchester. La première partie du texte révèle l’étrangeté de Nina Winchester et la tension palpable dans la maison, culminant avec Millie acceptant le poste. Des éléments suggèrent des secrets et un malaise croissant pour Millie. La narration alterne entre le point de vue de Millie, nouvellement employée, et un prologue angoissant laissant présager des événements criminels. Au fil des chapitres, les dynamiques complexes entre Millie, Nina et Andrew se dévoilent, semées d’incidents troublants et de révélations progressives sur les personnages. La dernière partie bascule avec le point de vue de Nina, éclairant d’une nouvelle lumière les événements et les motivations des protagonistes, laissant entrevoir un dénouement sombre.


Résumé de l’avancée de chaque chapitre :
Prologue:
• La narratrice se trouve dans la maison, menottée mentalement, sachant qu’il n’y a plus de retour en arrière après la découverte de quelque chose à l’étage.
• Elle est interrogée par un policier et refuse d’avouer sa culpabilité, affirmant ne rien savoir d’autre.
Chapitres :
• La narratrice révèle qu’elle dort dans sa voiture depuis un mois.
• Elle a un entretien avec Mme Winchester qui lui demande si elle est d’accord avec quelque chose qu’elle n’a pas compris.
• Mme Winchester est ravie de son accord apparent et aborde la question de ses frais, mentionnés dans l’annonce.
• La narratrice visite la maison des Winchester avec Nina et remarque une vidéothèque et une porte plus épaisse menant à un escalier sombre.
• Nina lui demande quand elle pourra déménager ses affaires, et la narratrice ne révèle pas qu’elles sont déjà dans sa voiture.
• La narratrice se demande si Nina serait aussi chaleureuse si elle savait qu’elle a passé les dix dernières années en prison.
• La narratrice arrive à la maison des Winchester et la trouve très différente de sa visite précédente, en désordre.
• Le paysagiste, Enzo, la regarde avec désapprobation et murmure un mot en italien, « Pericolo ».
• La narratrice utilise son nouveau téléphone pour traduire « pericolo » : Danger.
• Elle passe sept heures à nettoyer la maison, qui était extrêmement sale.
• Elle se sent fière de son travail et espère continuer à travailler là.
• Cecelia, la fille, lui demande qui elle est, la surprenant.
• Cecelia lui apprend qu’elle est rentrée de la danse avec la mère de Lucy et que Nina est à la maison.
• La narratrice se demande si elle doit informer Nina du retour de Cecelia, mais décide de ne pas la déranger car s’occuper de Cecelia fait partie de ses tâches.
• Nina revient avec Andrew et ils se montrent affectueux, ce qui met la narratrice mal à l’aise.
• Nina lui demande si elle a jeté ses notes, ce que la narratrice nie, mais se demande pourquoi elles étaient sur le comptoir de la cuisine en désordre.
• Une semaine après avoir commencé à travailler pour les Winchester, la narratrice trouve Nina avec un sac poubelle plein.
• Nina explique que certaines de ses robes sont trop petites et demande à la narratrice de les apporter à une boîte de dons.
• La narratrice se souvient qu’Enzo a essayé de l’avertir lors de son premier jour.
• Elle essaie d’interroger Enzo sur Nina, lui demandant s’il l’aime bien, mais il ne répond pas clairement.
• La narratrice se dit qu’Enzo a peut-être changé d’avis sur le fait de lui confier quelque chose.
• Trois semaines après avoir emménagé, la narratrice a son premier rendez-vous de liberté conditionnelle.
• Elle se sent plus à l’aise lors de ce rendez-vous.
• Pam, son agent de probation, se dit fière d’elle.
• La narratrice ne révèle pas qu’elle a vécu dans sa voiture pendant un mois.
• Andrew plaisante en regardant une émission télévisée, Une famille en or, ce qui amuse la narratrice.
• Nina demande à la narratrice pourquoi elle ne regarde pas la télévision dans sa chambre, car le salon est la pièce familiale.
• La narratrice trouve des emballages de bonbons cachés dans la chambre et la salle de bains de Nina.
• Nina a presque renvoyé la narratrice la semaine précédente pour l’avoir surprise en train de regarder Une famille en or avec Andrew.
• Andrew propose son aide pour une réception organisée par Nina.
• Andrew confie à la narratrice que Nina est dévastée par une situation et lui demande de réserver des places pour un spectacle, « Showdown », pour lui remonter le moral.
• Nina demande à la narratrice si elle pourra garder Cecelia le soir du spectacle.
• Nina dit à la narratrice qu’elle ne sait pas ce qu’ils feraient sans elle, après lui avoir dit qu’elle allait la virer.
• La narratrice se souvient d’avoir passé dix ans en prison et d’avoir fantasmé sur quelqu’un qui la sauverait.
• Enzo apporte un carton à la narratrice.
• Elle essaie de parler à Enzo, qui ne semble pas parler anglais, et lui propose de l’eau.
• Enzo lui dit en anglais approximatif de partir, que c’est dangereux.
• La narratrice a mal à la tête et prend de l’Advil que lui donne Amanda, une autre mère à la sortie de l’école de danse de Cecelia.
• Amanda mentionne que Nina a été internée dans un « asile pour maboules » après un incident avec Cecelia quand elle était bébé.
• La narratrice repense à l’avertissement d’Enzo et se sent piégée car elle a besoin de l’argent des Winchester.
• Nina demande à la narratrice si elle a réservé les billets pour « Showdown ».
• La narratrice a réservé des places pour le dimanche suivant, mais Nina insiste pour que ce soit le dimanche en huit.
• Nina informe la narratrice que le coût des billets et de l’hôtel sera déduit de son salaire.
• Andrew intervient et dit qu’il va essayer de se faire rembourser les billets.
• Nina accepte mais menace Andrew de le faire payer si l’argent n’est pas récupéré.
• Le dimanche après-midi, la narratrice apprend qu’Andrew a réussi à se faire rembourser les billets et que Cecelia sera absente pendant deux semaines.
• Nina regarde la narratrice avec mauvaise humeur pendant qu’elle l’aide à charger les affaires de Cecelia pour la colonie.
• Andrew propose d’aller au spectacle à Broadway avec la narratrice, car Nina a tendance à être jalouse mais il ne veut pas perdre les billets.
• La narratrice accepte, bien qu’elle soit inquiète de la situation.
• La narratrice se prépare pour aller au spectacle avec Andrew.
• Elle se sent coupable de ne pas y aller avec Nina.
• Andrew la rassure en disant que Nina a déjà vu de nombreux spectacles et que cette soirée est spéciale pour elle.
• Andrew regarde les jambes de la narratrice dans la voiture, ce qui la met mal à l’aise.
• Ils arrivent au théâtre et les places sont très proches de la scène.
• Après le spectacle, Andrew propose d’aller dîner dans un restaurant français.
• Andrew révèle qu’il parle français et lui lit le menu.
• Il fait une remarque déplacée sur Nina, qu’il regrette immédiatement.
• Le dîner se passe bien et la conversation est agréable.
• Andrew dit à la narratrice qu’elle est magnifique.
• Dans le taxi, Andrew et la narratrice s’embrassent passionnément et finissent par coucher ensemble dans un hôtel.
• Le lendemain matin, la narratrice se rend compte qu’elle a oublié de sortir les poubelles.
• Andrew propose de s’en occuper.
• Andrew essaie de convaincre Enzo d’emmener les poubelles à la décharge contre de l’argent, mais Enzo semble ne pas comprendre l’anglais.
• La narratrice fait tomber un verre et Nina réagit avec irritation.
• Andrew demande à la narratrice de le suivre dans le salon après avoir nettoyé.
• Nina fait une remarque désobligeante sur le passé de la narratrice en prison, ce qui met mal à l’aise Andrew.
• La narratrice monte dans sa chambre au grenier, regrettant de ne pas pouvoir fermer la porte à clé.
• Elle se demande depuis combien de temps Nina connaît son passé.
• De retour de son rendez-vous chez le coiffeur avec Suzanne, Nina mentionne avoir entendu parler de l’internement de Nina dans un hôpital psychiatrique, alimentant les rumeurs.
• Nina raconte une anecdote sur la façon dont la police aurait été appelée si elle n’avait pas pu calmer Cecelia bébé.
• Nina se plaint que les gens parlent de son séjour à l’asile pour « maboules ».
• La narratrice est réveillée par un appel d’Andrew.
• Andrew lui annonce qu’il a dit à Nina qu’il la quittait.
• La narratrice et Andrew font l’amour dans le lit conjugal.
• Andrew dit à la narratrice qu’il l’aime et qu’elle n’a plus besoin d’être sa bonne.
• Andrew congédie Enzo.
• Enzo retient la narratrice par le bras et essaie de lui dire quelque chose avant d’être interrompu par Andrew.
• Enzo lui répète que Nina n’est pas partie et que c’est dangereux.
• Andrew dit à la narratrice de ne rien faire à la maison, mais elle s’ennuie.
• Elle décide de déménager ses affaires du grenier à la chambre principale, estimant que c’est maintenant aussi sa maison.
• Nina rentre et est surprise de trouver la narratrice dans sa chambre.
• Nina feint d’être fatiguée et Andrew la réconforte.
• Le chapitre commence avec Nina qui décrit comment se débarrasser de son mari sadique.
• Nina travaille comme réceptionniste pour Andrew.
• Elle est mère célibataire de Cecelia et a besoin de son emploi pour subvenir à leurs besoins.
• Son patron, M. Lynch, lui demande d’apporter un dossier.
• Nina utilise un tire-lait aux toilettes.
• Andrew demande à Nina de l’aider à chercher des papiers dans le cagibi au grenier.
• Nina monte au grenier et se retrouve enfermée.
• Elle crie à Andrew de la laisser sortir, mais il s’éloigne, lui disant qu’elle est bouleversée.
• Andrew lui dit que le grenier est insonorisé et qu’elle ne peut pas s’échapper.
• Nina supplie Andrew de la laisser sortir, promettant de tout accepter.
• Il accepte de la laisser sortir, mais pas tout de suite, pour qu’elle apprenne les conséquences de ses actes.
• Nina passe la nuit enfermée et sa vessie est pleine.
• Elle trouve un seau et trois bouteilles d’eau dans le grenier.
• Andrew lui dit de mettre des cheveux dans une enveloppe et de la glisser sous la porte pour être libérée.
• Nina s’arrache des cheveux avec douleur pour obéir à Andrew.
• Elle glisse l’enveloppe sous la porte, mais Andrew ne revient pas.
• Nina, affaiblie et assoiffée, rampe jusqu’à la salle de bains et découvre quelque chose d’horrible (non spécifié dans ce passage).
• Le récit passe ensuite à Nina en thérapie, expliquant qu’elle a des hallucinations de son séjour au grenier et qu’elle ne se souvient que d’avoir trouvé Cecelia dans la baignoire.
• Elle est sous antipsychotiques et antidépresseurs et a pris du poids.
• Elle est sur le point de rentrer chez elle et Andrew est attentionné.
• Son thérapeute et Andrew l’encouragent à aller voir le grenier pour surmonter ses hallucinations.
• Nina accepte d’aller au grenier avec Andrew.
• Nina et Andrew sont devant la porte du grenier.
• Andy promet d’y aller doucement et que ce sera bon pour elle de voir qu’il n’y a rien à craindre.
• Nina est d’accord, bien que cela lui semble réel.
• Ils montent les marches ensemble.
• Nina réalise que si elle est remontée au grenier, c’est parce qu’Andy l’a enfermée là-haut il y a un an de la même manière.
• Elle imagine le scénario se répéter, elle sortant faible et Andy faisant croire qu’elle a essayé de se faire du mal ou à Cecelia.
• Elle se dit qu’elle ne peut pas laisser cela se reproduire.
• Nina dit à Andrew qu’elle regrette le jour où elle l’a rencontré.
• Andrew se moque d’elle et révèle qu’il la surveille toujours.
• Il dit que leur vie sera désormais celle d’un couple marié et heureux, et qu’elle sera la meilleure épouse.
• Nina a mal à la tête et est déshydratée.
• Andrew lui demande si elle comprend.
• Le récit revient à Nina dans le présent, rentrant chez elle après un déjeuner avec Suzanne.
• Elle décrit la fréquence à laquelle Andy la fait monter au grenier comme punition.
• Elle a peur de ne jamais savoir quand cela va arriver ni quelle transgression elle a commise.
• Nina rencontre Enzo dans le jardin et craint qu’il n’ait entendu une dispute avec Andy.
• Elle lui demande de partir et rentre précipitamment.
• Nina a peur qu’Andy ne renvoie Enzo.
• Plus tard, Andy enferme à nouveau Nina dans le grenier.
• Nina essaie de convaincre Enzo de ne pas défoncer la porte, car Andy se vengerait sur Cecelia et l’enfermerait encore.
• Elle révèle à Enzo qu’Andy la maltraite et l’a enfermée après avoir trouvé Cecelia inconsciente dans la baignoire.
• Enzo, choqué, promet de l’aider.
• Une semaine plus tard, Nina et Enzo établissent un plan pour qu’elle s’échappe.
• Ils sont prudents pour éviter les soupçons d’Andy et des autres.
• Nina ne peut pas utiliser sa voiture car elle pense qu’Andy l’a équipée d’un dispositif de pistage.
• Elle rencontre Enzo discrètement et ils parlent de son passé difficile.
• Nina explique qu’elle a besoin d’argent pour partir.
• Enzo propose ses économies, mais ce n’est pas suffisant.
• Nina a peur qu’Andy ne fasse du mal à Cecelia si elle essaie de partir.
• Elle a un coffre-fort caché avec un nouveau passeport, un permis de conduire et de l’argent.
• Elle prévoit d’acheter les billets d’avion à l’aéroport en liquide pour éviter qu’Andy ne la retrouve.
• Andy découvre un des coffres cachés de Nina.
• Il est temps pour Nina de monter à l’étage, mais elle refuse, voulant aller chercher Cecelia à l’école.
• Nina s’enfuit en voiture, déterminée à ne plus se laisser enfermer.
• Elle rejoint Enzo, paniquée, lui disant qu’il a trouvé un des coffres et qu’elle ne peut plus partir.
• Nina réalise qu’elle ne peut plus continuer à vivre ainsi.
• Le récit change de perspective pour suivre Nina (l’épouse d’Andrew) et ses pensées manipulatoires.
• Nina prévoit de faire croire à Andrew qu’ils ont besoin d’une femme de ménage comme « remplaçante » pour elle, afin de pouvoir s’échapper.
• Elle simule des migraines et laisse la maison en désordre.
• Elle met en scène une dispute en faisant croire que Millie (la narratrice précédente) a jeté ses notes.
• Nina fait croire à Andy qu’elle est peut-être enceinte, puis qu’elle a ses règles pour le manipuler.
• Elle a une liaison avec Enzo.
• Un soir, Nina se retrouve accidentellement enfermée dans la chambre du grenier.
• Elle trouve des livres étranges dans la pièce : un guide des prisons, l’histoire de la torture et un annuaire téléphonique.
• Elle essaie de dormir, inquiète de ce qu’Andrew va faire.
• Le lendemain matin, Andrew lui parle à travers la porte, lui demandant si elle se souvient d’avoir pris ses livres.
• Il lui ordonne de poser les trois livres sur son ventre pendant trois heures.
• Nina cherche une caméra dans la pièce, et Andrew révèle qu’il l’observe depuis quelques semaines.
• Il refuse de la laisser sortir et s’en va.
• Le récit revient à Millie (Wilhelmina Calloway) au grenier, une heure après le départ d’Andrew.
• Elle a utilisé le seau pour faire ses besoins et a bu deux des trois bouteilles d’eau, qu’elle regrette maintenant.
• Millie pose les trois livres sur son ventre comme Andrew l’a ordonné.
• Elle pense à des moyens de s’échapper.
• Andrew revient et lui dit qu’elle n’a gardé les livres qu’une minute et qu’elle doit recommencer.
• Il menace de la laisser sans eau jusqu’à ce qu’elle obéisse.
• Millie garde les livres sur elle pendant près de trois heures, souffrant du poids et de la soif.
• Elle réclame sa libération, mais Andrew prétend qu’elle les a enlevés une minute trop tôt et qu’elle doit recommencer.
• Il se moque de sa soif et lui rappelle qu’étant en liberté conditionnelle, il pourrait la renvoyer en prison pour une infraction.
• Millie attend trois heures et dix minutes avant de retirer les livres, souffrant énormément.
• Le récit bascule brièvement sur les pensées de Nina, révélant qu’elle a engagé Millie pour tuer Andrew, sans que Millie le sache.
• Millie se réveille et asperge Andrew de spray au poivre.
• Elle lui prend son téléphone et désactive le verrouillage de l’écran.
• Andrew réclame son téléphone, mais Millie refuse et descend manger, le laissant enfermé.
• Millie consulte les messages d’Andrew avec sa mère, qui est au courant de ses problèmes avec Nina.
• Millie répond à la mère d’Andrew en se faisant passer pour lui, disant qu’il parle à son avocat pour le divorce.
• Andrew, toujours enfermé, est vu à travers la caméra du téléphone en train de poser les livres sur son ventre comme Millie l’a fait.
• Millie lui ordonne de descendre les livres plus bas, ce qu’il fait.
• Millie quitte la maison avec les affaires de Cecelia, se disant libre.
• Nina (l’épouse) reçoit un appel d’Enzo, inquiet pour Millie car sa voiture n’a pas bougé depuis trois jours.
• Enzo soupçonne quelque chose de grave et demande à Nina de revenir et d’aider Millie.
• Nina accepte de revenir à condition.
• Millie se réveille dans la chambre d’amis et vérifie la caméra du grenier sur le téléphone d’Andrew.
• La pièce est immobile et Andrew n’est plus là.
• Millie se prépare, sachant ce qu’elle doit faire.
• Elle monte au grenier et frappe à la porte, regardant l’écran du téléphone où Andrew est visiblement faible.
• Andrew recule et refuse de croire les promesses de Millie de le laisser sortir.
• Millie exige qu’il s’arrache une dent pour être libéré.
• Andrew hurle et refuse, mais Millie insiste.
• Millie voit Andrew prendre les pinces et les porter à sa bouche sur l’écran.
• Un cri de douleur se fait entendre.
• Nina (l’épouse) retrouve Suzanne qui la questionne sur son absence.
• Nina prétend être allée chercher Cecelia à son camp de vacances.
• De retour chez elle, Nina sent une présence et vérifie les pièces, trouvant la maison vide.
• Elle appelle Cecelia qui va bien.
• L’inspecteur Connors interroge Nina sur les ecchymoses trouvées sur le corps d’Andrew.
• Nina feint la confusion et nie l’avoir frappé, expliquant qu’elle le croyait en voyage d’affaires.
• Connors mentionne que les parents d’Andrew ont dit qu’il lui avait demandé de déménager.
• Connors pose des questions sur Wilhelmina Calloway (Millie), l’ancienne employée de Nina.
• Nina prétend l’avoir renvoyée car elle n’en avait pas besoin pendant l’absence de Cecelia.
• Connors révèle qu’il a enquêté sur les affirmations de Nina concernant son enfermement passé au grenier, suspectant Andrew.
• Il suggère que le grenier est dangereux et facile à s’y enfermer accidentellement.
• Connors quitte la maison après avoir lancé un regard significatif à Nina.
• Nina parle à Enzo, lui disant qu’elle va prendre un nouveau départ et de garder un œil sur Millie.
• Elle met la maison en vente et séjourne à l’hôtel avec Cecelia.
• Nina se souvient d’une conversation avec sa mère, Evelyn, qui semble avoir maltraité Andrew dans le passé en lui arrachant une dent.
• Evelyn se réjouit de ce qui est arrivé à Andrew, pensant que Nina lui a donné une leçon.
• Le récit revient à Millie qui postule pour un nouvel emploi de femme de ménage.
• Elle mentionne son passé à Brooklyn et son expérience avec les enfants.
• Lisa, la potentielle employeuse, est mise en garde par la recommandation chaleureuse de Nina Winchester.
• Millie réalise que Nina la connaît bien et comprend pourquoi elle l’a recommandée à cette femme.
• Lisa demande à Millie si elle peut l’aider, et Millie répond affirmativement.


Les personnages, caricaturaux, ne sont-ils pas des marionnettes de l’intrigue ?
Analyse des Personnages :
Il est possible de soutenir que certains personnages du roman pourraient être perçus comme des marionnettes au service de l’intrigue :
• Le caractère extrême et versatile de Nina Winchester : Ses sautes d’humeur sauvages et imprévisibles, passant de l’affection à la cruauté sans transition apparente, pourraient être interprétées comme un mécanisme pour créer des tensions et faire avancer l’intrigue plutôt que comme une représentation psychologiquement nuancée. Son comportement « folle à lier » et les rumeurs de son internement psychiatrique pourraient simplifier sa caractérisation, la réduisant à un rôle de perturbation et de menace pour Millie.
• Les réactions parfois stéréotypées des personnages secondaires : Les amies de Nina sont présentées comme des commères intéressées par le « ragot » et critiquant ouvertement Nina et ses employés. Amanda, la mère rencontrée à l’école de danse, colporte des rumeurs sur la santé mentale de Nina et sa jalousie. Ces représentations pourraient manquer de subtilité et servir principalement à introduire des informations ou à renforcer certaines perceptions de Nina.
• Les motivations parfois floues ou changeantes des personnages : Par exemple, les raisons exactes pour lesquelles Nina engage Millie semblent évoluer au cours du récit (intuition, remplacement potentiel, puis pour une autre raison non explicitée). De même, le comportement d’Andrew envers Millie oscille entre politesse distante, tentatives de rapprochement, et finalement une attitude menaçante et manipulatrice. Ces changements pourraient être perçus comme nécessaires aux développements de l’intrigue plutôt que comme des évolutions psychologiques profondes.
• Le rôle de certains personnages comme catalyseurs de l’intrigue : Enzo, le paysagiste, semble exister principalement pour susciter l’intérêt romantique de Millie et pour l’avertir du danger potentiel. Son incapacité à communiquer clairement en anglais et ses actions parfois énigmatiques servent à créer du suspense et à isoler davantage Millie.
L’autrice pourrait développer davantage la psychologie de ces personnages dans les sections non incluses dans la source. De plus, un récit à suspense a souvent besoin de personnages dont les actions, même si elles semblent parfois extrêmes, servent à maintenir un rythme et une tension constants.
En conclusion, on pourrait argumenter que certains personnages semblent fonctionner principalement comme des outils pour faire avancer l’intrigue, et que leur caractérisation pourrait parfois manquer de la nuance que l’on attendrait de personnages plus « épais ».


La structure et les ressorts qui font fonctionner l’intrigue :
Les parties du roman « La femme de ménage » de Freida McFadden révèlent une atmosphère de tension, de manipulation et de danger imminent, centrée autour du personnage narrateur, Millie, et de sa relation avec ses employeurs, Nina et Andrew Winchester.
Thèmes principaux et idées clés :
La situation initiale de crise et de danger pour Millie :
Le prologue plonge immédiatement le lecteur dans une situation critique. Millie se retrouve face à la police, ayant apparemment découvert quelque chose de grave dans la maison des Winchester.
La première phrase, « Si je quitte cette maison, ce sera menottes aux poignets, » établit un sentiment d’inéluctabilité et de perte de contrôle.
Son regret de ne pas s’être enfuie plus tôt (« J’aurais dû m’enfuir quand j’en ai eu l’occasion. À présent, ma chance est passée. ») suggère un passé trouble ou une prise de conscience tardive d’un danger.
Son interaction avec l’inspecteur révèle son stress et sa méconnaissance des procédures policières, mais aussi une certaine prudence (« Je réfléchis : est-ce que le moment ne serait pas venu de réclamer un avocat ? »).
L’étrange entretien d’embauche et la personnalité de Nina Winchester :
L’entretien avec Mme Winchester (Nina) est marqué par des moments d’incohérence et d’étrangeté. La difficulté de Millie à comprendre ce qu’on lui demande (« Je cligne des yeux. J’essaie de rembobiner ma mémoire et d’en déduire ce qu’elle vient de me demander. Impossible. ») et les réactions exagérées de Nina (« Ce à quoi je viens d’opiner la rend manifestement très heureuse. ») soulignent une dynamique déséquilibrée.
L’acceptation rapide de Millie pour le poste malgré le manque de vérification de ses références par Nina (« Est-il possible qu’elle n’ait pas vérifié mes références ? Qu’elle n’ait pas effectué une simple vérification de mes antécédents ? ») suggère une vulnérabilité de la part de Millie ou un aveuglement volontaire face à une opportunité.
L’intuition prétendue de Nina concernant Millie (« J’ai senti que le courant passait, entre vous et moi. Pas vrai ? C’est ce que je pensais. Elle a eu une « intuition » me concernant, alors elle n’a pas pris la peine de faire des recherches. ») contraste avec la situation de crise initiale, créant un sentiment de malaise.
Les conditions de vie et les observations de Millie dans la maison des Winchester :
Les détails sur son téléphone prépayé (« téléphones à clapet prépayés que les gens n’utilisent que s’ils sont sur le point de commettre un crime ou s’ils sont revenus quinze ans dans le passé ») et son sandwich quotidien (« Aujourd’hui, c’est jambon et fromage américain, avec une cuillerée de mayonnaise. ») esquissent un portrait de quelqu’un aux ressources limitées et peut-être avec un passé compliqué.
Ses interactions avec Enzo, le paysagiste, soulignent une barrière linguistique et une tentative maladroite de communication (« — Gracias, lui dis-je. Il me jette un drôle de regard. Hmm, c’était peut-être de l’espagnol. Bon, tant pis. »). Enzo apparaît comme un personnage extérieur et potentiellement observateur.
Les remarques de Nina sur l’hydratation (« Il est très important de bien s’hydrater… ») et le mini-frigo avec seulement trois petites bouteilles d’eau sont présentées comme étranges, mais peut-être pas immédiatement menaçantes.
La question de la clé de sa chambre et le refus initial de Nina d’en fournir une (« — Je ne suis même pas sûre de savoir où elle se trouve. […] — Pourquoi ? Vous avez l’intention de garder quelque chose de honteux dans votre chambre ? ») éveillent les soupçons sur le contrôle exercé par Nina.
Les changements d’humeur de Nina (« J’ai parfois l’impression que cette femme a une personnalité double ») suggèrent une instabilité psychologique.
Les mensonges et les secrets :
Le mensonge de Millie concernant ses lunettes (« une simple tentative d’avoir l’air plus intelligente et sérieuse, et oui, moins attirante et moins menaçante ») et les lentilles (« Au lieu de cela, j’ai maintenant doublé la mise en m’inventant des lentilles que je ne porte pas. ») révèle une insécurité et une volonté de manipuler son image.
La réaction de Nina à ce mensonge (« Ses yeux bleus ont l’éclat de la glace. ») indique une forte désapprobation et une possible méfiance.
La découverte par Millie de l’halopéridol dans l’armoire à pharmacie de Nina (« L’halopéridol est un antipsychotique, utilisé pour traiter la schizophrénie, les troubles bipolaires, le délire, l’agitation et les psychoses aiguës. ») soulève des questions sur la santé mentale de Nina et pourrait expliquer certains de ses comportements étranges. Millie elle-même a une expérience des problèmes de santé mentale, ayant rencontré des femmes en prison pour cela (« j’ai rencontré bon nombre de femmes luttant contre la maladie mentale en prison »).
La relation ambivalente avec Andrew Winchester :
La première impression de Millie sur Andrew est positive (« Votre mari a l’air gentil »). Cependant, la réaction sombre de Nina (« Vous trouvez ? ») sème immédiatement le doute.
Les instructions spécifiques d’Andrew concernant les nuggets de poulet de sa fille Cecelia (« Petite précision, ils doivent être en forme de dinosaure. De dinosaure, c’est bien compris ? ») montrent un aspect plus normal et attentionné de sa personnalité, contrastant avec l’étrangeté de sa femme.
L’offre de vêtements par Nina à Millie (« Ces tenues vont être magnifiques sur vous. J’insiste ! ») est ambiguë : est-ce une gentillesse ou une forme de contrôle ? La description de la robe blanche (« Elle a l’air incroyablement chère et la matière est si douce que j’ai envie de me baigner dedans. ») suggère une possibilité de transformation pour Millie.
Les interactions nocturnes entre Millie et Andrew, interrompues par Nina, créent une tension palpable et suggèrent une attirance mutuelle, perçue avec colère et suspicion par Nina (« Vous avez l’air de bien vous amuser, tous les deux. C’est quoi, la blague ? »).
La demande d’Andrew à Millie de réserver des billets pour un spectacle pour Nina (« Si tu pouvais lui demander des dates qui l’arrangeraient et réserver des fauteuils d’orchestre, ce serait génial. ») montre une volonté de faire plaisir à sa femme, même s’il y a des tensions sous-jacentes.
L’escalade de la tension et du danger :
La découverte par Nina de Millie près de la chambre à coucher avec ce qui semble être du sang (« Ses yeux me transpercent. — Mille ? Qu’est-ce que vous faites ici ? […] Elle remarque mon regard dirigé vers ce qui, j’en suis presque sûre, est une tache de sang sur sa chemise de nuit. ») intensifie le mystère et le sentiment de menace.
Les tentatives maladroites de Millie de flirter avec Enzo et sa réaction négative et effrayée (« Il s’éloigne de moi d’un bond, comme si la main que j’ai posée sur lui venait de le brûler, et lâche un chapelet de mots italiens, rapides et furieux. ») soulignent l’isolement de Millie et peut-être une mauvaise interprétation des signaux. L’avertissement d’Enzo à Millie (« Toi… tu partir, Millie […] Dangereux. ») est un signal d’alarme clair.
Les disputes entre Nina et Andrew, perçues par Millie, révèlent un mariage dysfonctionnel et potentiellement violent (« — Ah non ? Alors tu vas me mentir les yeux dans les yeux et prétendre que rien ne s’est jamais passé entre elle et toi ? Merde. Elle est au courant. »).
La révélation qu’Andrew souhaite que Millie ne soit plus sa femme de ménage et qu’il semble développer des sentiments pour elle (« je t’aime vraiment bien. Je veux nous donner une vraie chance, à toi et moi. ») introduit un nouveau niveau de complexité et de danger potentiel, notamment vis-à-vis de la réaction de Nina.
La découverte par Millie que Nina la suit via une application de localisation sur son téléphone (« J’ai l’impression d’avoir reçu un coup de poing dans l’estomac. Nina me piste via mon téléphone ? C’est quoi ce bordel ? ») confirme la nature contrôlante et paranoïaque de Nina.
La séquestration et la torture :
Les événements à partir du chapitre 50 marquent un tournant sombre. Andrew enferme Millie dans une pièce et lui impose des punitions absurdes et cruelles (« Je veux que tu t’allonges par terre et que tu les poses en équilibre sur ton ventre. Pendant trois heures d’affilée. »).
Le refus d’Andrew de la laisser sortir, même après avoir « obéi », et son sadisme (« Tu les as enlevés une minute trop tôt. Donc j’ai peur que tu ne doives recommencer. ») révèlent une facette monstrueuse de sa personnalité.
Le manque d’eau et l’utilisation d’un seau comme toilettes soulignent la déshumanisation de Millie.
La menace d’Andrew de la dénoncer à la police si elle se comporte mal, compte tenu de sa liberté conditionnelle (« Une seule erreur et tu te retrouves en prison ! Alors que tu n’auras qu’à rester dans cette pièce un jour ou deux de temps en temps si tu te conduis mal. »), est une forme de chantage et de contrôle absolu.
Le renversement de situation où Millie parvient à enfermer Andrew à son tour et à lui imposer les mêmes sévices (« Bien. Je vais te faire plaisir. Il s’allonge au sol. Un par un, il prend chaque livre et les empile sur son ventre, exactement comme je l’ai fait quelques heures plus tôt. ») montre une volonté de survie et de revanche.
La manipulation et la folie de Nina :
Le monologue interne de Nina révèle une personnalité calculatrice et manipulatrice. Elle semble avoir orchestré l’arrivée de Millie avec des intentions cachées (« quand j’ai voulu que Millie soit ma remplaçante et plus tard, quand j’ai voulu qu’elle tue ce salaud »).
Sa réaction à l’enfermement d’Andrew est ambivalente, entre inquiétude et une forme de satisfaction (« Cette pensée me rend malade. »).
Sa proposition à Millie de s’arracher une dent pour sortir (« Si tu veux sortir de la pièce, il te suffit de t’arracher une dent. ») témoigne d’une cruauté et d’un détachement inquiétants.
La confrontation finale avec la police, où Nina nie avoir séquestré Andrew et prétend qu’il était en voyage d’affaires, met en lumière sa capacité à mentir et à manipuler la situation. L’allusion à une demande de déménagement de la part d’Andrew (« d’après ses parents, il semble qu’il vous ait demandé de déménager la semaine dernière. ») suggère un mobile potentiel pour les actions de Nina.
La révélation par les parents d’Andrew qu’ils savent que Nina a tué leur fils (« Nous savons que tu as tué notre fils. ») et leur promesse de la faire emprisonner indiquent un passé tragique et violent lié à Nina.
La relation ambiguë et potentiellement dangereuse entre Nina et Enzo :
Les interactions entre Nina et Enzo suggèrent une connexion plus profonde qu’une simple relation employeur-employé. Enzo semble protecteur envers Nina et méfiant envers Andy (« C’est mal. Il vous fait du mal. »).
La confidence de Nina à Enzo concernant les abus d’Andy et son désir qu’il le tue (« Ce soir, je vais le tuer. ») révèle sa détresse et la dangerosité de la situation.
La relation sexuelle entre Nina et Enzo (« Quand c’est fini, nous sommes tous les deux en sueur et heureux. ») complexifie encore davantage le tableau et suggère des motivations cachées pour les actions de chacun.
La réaction inattendue d’Enzo, insistant pour ne pas laisser Millie seule avec Andrew (« On ne peut pas la laisser avec lui. Ce n’est pas bien. Je ne le permettrai pas. »), révèle une conscience morale et un possible sentiment de responsabilité envers Millie.
Conclusion :
Millie, une narratrice dont la fiabilité est parfois douteuse, se retrouve prise au piège dans une maison où les apparences sont trompeuses et où le danger émane de ses employeurs eux-mêmes. Les thèmes de la manipulation, du contrôle, de la violence psychologique et physique, ainsi que des secrets profondément enfouis, créent une atmosphère de suspense intense. La complexité des relations entre les personnages, notamment le triangle Nina-Andrew-Millie et la relation secrète entre Nina et Enzo, laisse présager une issue tragique et pleine de rebondissements. Le prologue, avec l’arrivée de la police, agit comme un point de fuite constant, laissant le lecteur se demander comment Millie en est arrivée à cette situation critique.


Les effets de brouillage et de manipulation du lecteur :
On peut clairement discerner des effets de brouillage et de manipulation du lecteur opérés par l’autrice pour rendre l’histoire cohérente et pleine de suspense, en se basant sur les extraits fournis. Voici plusieurs exemples :
• La narration à la première personne par Millie crée une perspective subjective et potentiellement non fiable. Au début du roman, le lecteur est plongé dans les pensées et les observations de Millie, qui est elle-même en train de découvrir les dynamiques complexes de la famille Winchester. Ses interprétations des événements et des personnages sont donc filtrées et peuvent être erronées ou incomplètes. Par exemple, ses premières impressions d’Andrew comme étant « gentil » sont contredites par ses actions ultérieures. Cette focalisation interne limite l’accès du lecteur à la vérité objective et contribue au brouillage des pistes.
• Des informations contradictoires sont disséminées pour semer le doute. L’exemple de l’allergie aux cacahuètes de Cecelia est flagrant. Nina affirme que sa fille est allergique, tandis qu’Andrew ironise sur la présence d’un grand pot de beurre de cacahuète dans le garde-manger, suggérant le contraire. Cette contradiction désoriente Millie et le lecteur, créant une tension et incitant à remettre en question la fiabilité des personnages.
• Le comportement et les compétences linguistiques d’Enzo sont présentés de manière trompeuse. Initialement, Enzo semble à peine parler anglais. Cette barrière linguistique empêche Millie (et le lecteur) d’accéder à des informations potentiellement importantes qu’il pourrait détenir. Cependant, il révèle plus tard une compréhension et une maîtrise bien supérieures de l’anglais lorsqu’il avertit Millie du danger. Cette dissimulation initiale est une manipulation narrative visant à retarder la révélation de la véritable nature de la menace.
• La santé mentale de Nina est utilisée pour influencer la perception du lecteur. Les allusions à son séjour dans un hôpital psychiatrique pour avoir tenté de noyer Cecelia peignent un portrait de femme instable et potentiellement dangereuse. Cela peut amener le lecteur à suspecter Nina et à interpréter ses actions à travers ce prisme. Cependant, le roman révèle plus tard que Nina était elle-même victime des manipulations d’Andrew et enfermée contre son gré. L’autrice a donc manipulé l’information sur la santé mentale de Nina pour créer une fausse piste.
• Le contraste entre l’apparence et la réalité des personnages est un outil de manipulation constant. Andrew est initialement présenté comme charmant, attentionné et même victime des sautes d’humeur de Nina. Cette image positive est progressivement déconstruite pour révéler un homme abusif et manipulateur. Cette volte-face complète la manipulation du lecteur, qui a été amené à avoir de l’empathie pour un personnage qui s’avère être le principal antagoniste.
• Le passé de Millie est révélé tardivement pour modifier la compréhension de ses actions. L’information sur son passé carcéral pour homicide involontaire et ses autres incidents violents n’est pas donnée dès le début. Cette rétention d’information influence la manière dont le lecteur perçoit Millie et ses motivations. La révélation tardive de sa nature potentiellement violente ajoute une couche de complexité et de suspense.
• La mise en scène des situations et des dialogues crée des attentes qui sont ensuite subverties. Par exemple, les interactions apparemment intimes et complices entre Millie et Andrew pourraient laisser croire à une romance naissante, alors qu’elles font partie d’un jeu dangereux et ont des conséquences sombres.
En conclusion, l’autrice utilise divers procédés narratifs tels que la perspective subjective et potentiellement non fiable, la dissimination d’informations contradictoires, la manipulation de la présentation des personnages et la révélation progressive d’éléments clés pour brouiller les pistes et manipuler les attentes du lecteur. Ces techniques contribuent à maintenir le suspense et à rendre l’histoire plus cohérente en distillant les informations au moment opportun pour maximiser l’effet dramatique et les rebondissements.


Les personnages :
Millie
• Situation initiale :
Millie est à la recherche d’un emploi et vit dans sa voiture après avoir été expulsée de son appartement. Elle a un casier judiciaire et a passé du temps en prison. Elle est désespérée de trouver un travail et un logement.
• Personnalité :
Millie est observatrice et a un sens de l’humour sarcastique. Elle est capable de s’affirmer et n’hésite pas à rectifier les autres. Malgré son passé, elle aspire à une vie meilleure et espère que ce nouvel emploi chez les Winchester sera une opportunité. Elle peut être impulsive et a un historique de réactions violentes. Elle développe des sentiments complexes pour Andrew et se sent parfois en compétition avec Nina. Elle est méfiante envers Nina et son comportement erratique.
• Relations :
◦ Nina : Employeuse de Millie. Leur relation est tendue et imprévisible, passant de moments de fausse convivialité à de l’hostilité ouverte. Millie est consciente des problèmes de santé mentale de Nina et craint ses réactions. À la fin, Nina lui donne une recommandation surprenante.
◦ Andrew : Le mari de Nina. Millie est attirée par lui et ils entament une relation. Elle ressent de la sympathie pour lui face aux difficultés de son mariage.
◦ Cecelia : La fille de Nina. Millie a initialement une impression étrange et négative de Cecelia. Leur relation est distante et parfois conflictuelle.
◦ Enzo : Le paysagiste. Millie essaie d’obtenir des informations sur Nina auprès de lui, mais il ne parle pas beaucoup anglais et semble réticent. Il la met en garde contre un danger.
• Motivations :
Trouver un emploi stable, quitter sa situation précaire, et potentiellement trouver une relation épanouissante. Elle souhaite également comprendre la dynamique étrange de la famille Winchester.
Enzo
• Situation :
Paysagiste travaillant pour les Winchester. Il semble être d’origine étrangère et ne parle pas bien anglais.
• Personnalité :
Enzo est observateur et semble intuitif quant à la situation chez les Winchester. Il est discret et peuCommunicatif en anglais. Il montre une certaine inquiétude et une forme de protection envers Nina, l’appelant « Nina » avec inquiétude. Il semble avoir un lien avec le passé de Nina, possiblement comme confident ou soutien.
• Relations :
◦ Nina : Il semble préoccupé par son bien-être et la met en garde contre Millie. Il la connaît depuis un certain temps et la considère comme Antonia, sa sœur. Il offre de témoigner pour elle.
◦ Millie : Il la met en garde dès son premier jour et refuse ses avances.
◦ Andrew : Il y a une tension palpable entre eux, notamment lorsque Andrew lui demande de se débarrasser de sacs. Enzo semble méfiant envers Andrew.
◦ Cecelia : Il emmène Cecelia manger après la veillée d’Andy et lui apprend l’italien.
• Motivations :
Protéger Nina et potentiellement l’aider dans une situation difficile. Son lien avec Nina semble être une motivation centrale.
Nina
• Situation :
Épouse d’Andrew et mère de Cecelia. Elle vit dans une maison luxueuse mais semble malheureuse et instable.
• Personnalité :
Nina est imprévisible et a des sautes d’humeur extrêmes, passant de l’amabilité à la cruauté. Elle est manipulatrice et a des problèmes de santé mentale, ayant été internée dans un établissement psychiatrique. Elle prend des médicaments antipsychotiques. Elle désire avoir un autre enfant mais rencontre des difficultés. Elle est jalouse et possessive, en particulier envers Andrew. Elle a subi des abus dans le passé de la part de quelqu’un nommé Andy et a été enfermée dans le grenier. Elle met en place des stratagèmes complexes.
• Relations :
◦ Millie : Leur relation est conflictuelle et basée sur la manipulation. Nina embauche Millie avec des intentions cachées. Elle alterne les marques d’appréciation et les humiliations. Malgré tout, elle lui donne une bonne recommandation à la fin.
◦ Andrew : Leur mariage est tendu et malheureux. Ils ont des disputes fréquentes et Andrew finit par la quitter. Elle révèle avoir été abusée par Andrew.
◦ Cecelia : Elle est la mère de Cecelia, mais leur relation n’est pas très développée dans ces extraits. On sait qu’elle a tenté de lui faire du mal dans le passé. Elle part en voyage avec Cecelia à la fin.
◦ Enzo : Il semble être un confident et un soutien pour Nina. Elle lui fait confiance et il se montre protecteur envers elle.
• Motivations :
Maintenir une façade de normalité, avoir un autre enfant, se sentir en contrôle, et potentiellement se venger de ses souffrances passées. Elle semble également chercher une forme de rédemption ou un nouveau départ à la fin.
Andrew
• Situation :
Mari de Nina et beau-père de Cecelia. Il est riche et travaille dans un bureau. Son mariage avec Nina est malheureux.
• Personnalité :
Andrew apparaît initialement comme plus affable et attentionné que Nina. Il se confie à Millie sur ses problèmes conjugaux et montre de la gentillesse envers elle. Cependant, il a également un côté sombre et devient violent envers Nina, l’enfermant dans le grenier. Il est préoccupé par son incapacité à avoir un autre enfant avec Nina. Sa mère a une mauvaise opinion de Nina et de l’éducation de Cecelia.
• Relations :
◦ Millie : Il développe une attirance mutuelle avec Millie qui évolue en une relation physique. Il lui offre des opportunités et la traite avec plus de considération que Nina.
◦ Nina : Leur mariage est froid et rempli de tensions. Ils ont des disputes et il finit par la mettre à la porte. Il se révèle être abusif envers elle.
◦ Cecelia : Il se montre affectueux et protecteur envers Cecelia, même s’il n’est pas son père biologique. Il est conscient de ses goûts particuliers.
◦ Evelyn Winchester (sa mère) : Il a une relation avec sa mère à qui il parle de ses problèmes avec Nina. Sa mère n’apprécie pas Nina.
• Motivations :
Trouver du bonheur et de l’affection, potentiellement échapper à son mariage malheureux, et avoir un enfant. Ses motivations deviennent plus sombres et manipulatrices au fur et à mesure des révélations sur son comportement envers Nina.
Cecelia
• Situation :
Jeune fille, fille de Nina et belle-fille d’Andrew. Elle vit dans un environnement familial tendu et semble quelque peu isolée.
• Personnalité :
Cecelia est présentée initialement comme une enfant étrange et intimidante pour Millie. Elle peut être taciturne et avoir des goûts alimentaires très spécifiques (nuggets de poulet en forme de dinosaure). Elle porte souvent des robes de dentelle claires qui la distinguent des autres enfants. Malgré son jeune âge, elle perçoit certaines tensions autour d’elle. Elle part en colonie de vacances. Elle montre de la joie enfantine à l’idée d’aller à Disneyland.
• Relations :
◦ Millie : Leur relation est initialement maladroite et tendue, mais évolue légèrement au fil du temps.
◦ Nina : Elle est la fille de Nina, mais leur relation n’est pas très explorée dans ces extraits, si ce n’est que Nina a tenté de lui faire du mal. Nina semble préoccupée par son bien-être après la mort d’Andrew.
◦ Andrew : Il se montre affectueux et prend soin d’elle. Il connaît ses préférences et essaie de la rendre heureuse.
◦ Enzo : Il prend soin d’elle après la mort d’Andrew et lui apprend l’italien.
• Motivations :
Semble chercher de l’attention et de l’affection. Ses motivations sont celles d’une enfant : avoir des amis, aimer ce qu’elle mange, et s’amuser. Elle est affectée par les événements familiaux, même si elle ne les comprend pas toujours pleinement.


Points non résolus de l’intrigue (sachant que l’analyse ne porte que sur le premier tome de la trilogie) :
Plusieurs points de l’intrigue restent non résolus :
• Les circonstances exactes de la mort d’Andrew dans le grenier. Bien qu’il soit déclaré mort de déshydratation, les ecchymoses sur son corps et les dents manquantes suggèrent une lutte ou une intervention violente. Le rôle exact de Millie dans sa mort n’est pas clairement établi, bien qu’elle l’ait enfermé. La réaction de Nina et la connaissance qu’Evelyn Winchester (la mère d’Andrew) semble avoir des détails de la découverte du corps ajoutent au mystère.
• Le contenu de la boîte envoyée par Evelyn Winchester. Andrew a une réaction très forte en découvrant ce qu’elle contient, mais le lecteur n’est pas informé de ce qu’il y a à l’intérieur ni de la raison de cette réaction.
• Les détails complets de l’internement psychiatrique de Nina. Il est révélé qu’elle a tenté de noyer Cecelia et de se suicider, mais les raisons profondes de cet acte et les détails de son séjour en établissement ne sont pas entièrement expliqués dans ces extraits.
• La signification exacte des avertissements d’Enzo à Millie. Enzo lui dit à plusieurs reprises que la situation est « dangereuse », et semble particulièrement inquiet à propos de Nina. Cependant, la nature précise du danger qu’il perçoit et ce qu’il sait réellement des événements ne sont pas complètement éclaircis.
• Les conséquences potentielles pour Nina suite à la mort d’Andrew. Bien que la mort soit déclarée accidentelle et qu’aucune enquête ne soit menée, Evelyn Winchester semble suspecter quelque chose. Les répercussions futures pour Nina ne sont pas résolues.
• L’avenir de Millie. Après la mort d’Andrew et les révélations concernant Nina, l’avenir de Millie dans cette maison, ou ailleurs, reste incertain. Sa relation avec Enzo et la mention de son casier judiciaire compliquent également sa situation.
• La présence inexpliquée du programme de Showdown sur la table de nuit de Millie. Il est suggéré que quelqu’un d’autre que Millie l’a placé là, car elle se souvient l’avoir rangé dans son sac. Cela soulève la question de savoir qui l’a fait et pourquoi.
• L’existence et le contenu de la lettre qu’Andrew aurait écrite à la police. Andrew narguait Nina avec l’idée d’une lettre qui serait envoyée à la police en cas de sa mort. L’existence réelle de cette lettre et son contenu demeurent inconnus.
Ces points en suspens contribuent à maintenir le suspense et suggèrent que des révélations et des développements ultérieurs sont à prévoir.


La résolution du premier tome est-elle satisfaisante ? :
Non, d’après les informations contenues dans les nouvelles sources, la conclusion de la police est loin d’être satisfaisante et prête fortement à contestation.
Plusieurs éléments des extraits suggèrent que la mort d’Andrew n’était probablement pas un simple accident, contredisant la version officielle :
• La découverte d’un corps dans la maison et la présence immédiate de la police dans le prologue suggèrent une situation bien plus grave qu’un décès accidentel par déshydratation. L’interrogatoire de la narratrice par l’inspecteur Connors implique une enquête criminelle en cours.
• La remarque d’Evelyn concernant les dents manquantes d’Andrew lorsqu’il a été retrouvé est un détail troublant qui ne correspond pas à un décès par déshydratation accidentelle dans un cagibi. Evelyn elle-même semble douter fortement de la version officielle.
• Bien que l’inspecteur Connors ait noté qu’il était facile de s’enfermer par mégarde dans le grenier, son attitude et sa mention d’avoir des amis au bureau du médecin légiste [précédente conversation] suggèrent qu’il pourrait y avoir eu une certaine complaisance ou même une dissimulation de la part des autorités.
• Le fait que la police soupçonne Nina d’être responsable de la mort d’Andrew, même si ce n’est pas directement par un acte de violence immédiat, indique qu’ils ne considèrent pas sa mort comme un pur accident sans aucune responsabilité de la part de tiers.
• Les révélations concernant le passé de Nina et son hospitalisation pour avoir tenté de noyer Cecelia mettent en lumière une instabilité psychologique et un potentiel de violence qui rendent la survenue d’un « accident » impliquant son mari suspect.
• La peur d’Enzo concernant Nina et sa mise en garde à Millie (« C’est… Dangereux ») suggèrent que l’environnement au sein de la maison Winchester n’était pas sûr et que des événements suspects pouvaient se produire.
• Le comportement de Nina après la mort d’Andrew, tel que perçu dans ses pensées, où elle envisage de ne pas dénoncer Millie malgré la situation, indique qu’elle a ses propres raisons de ne pas vouloir que la vérité soit connue, ce qui soulève des questions sur la nature réelle de la mort d’Andrew.
En conclusion, bien que la police ait pu initialement conclure à un accident sur la base des informations limitées et potentiellement manipulées, les éléments présents dans le corps du texte, notamment les blessures physiques d’Andrew et les soupçons entourant Nina, rendent cette conclusion fragile et sujette à de sérieuses remises en question.


Les clichés littéraires :
Il y a quelques remarques qui pourraient être considérées comme des clichés simplistes, bien qu’ils soient généralement intégrés au point de vue subjectif de Millie :
• Lors de sa première rencontre avec Nina, Millie note : « Nina Winchester se penche en avant sur son canapé de cuir couleur caramel, les jambes croisées pour révéler un infime soupçon de genoux sous sa jupe en soie blanche. Je ne m’y connais pas beaucoup en marques, mais il est évident que tout ce que porte Nina Winchester est douloureusement cher ». L’expression « douloureusement cher » est une façon rapide et un peu cliché de communiquer le coût élevé de ses vêtements.
• Décrivant le jeune policier, il est dit qu’il a de « longues mains » et un « visage lisse ». Ce sont des descriptions physiques basiques qui fournissent une image rapide sans beaucoup de détails.
• L’attirance de Millie pour Andrew est parfois exprimée de manière un peu directe et pourrait être vue comme simpliste : « Il me sourit… Il est encore plus beau quand il sourit ». Plus tard, elle le décrit comme « gentil, drôle, riche, attentionné, et… eh bien, absolument magnifique ». L’expression « absolument magnifique » est un compliment standard et peu élaboré.
• En observant Enzo, Millie pense : « Il a vraiment un beau corps. Je me demande comment il est au lit. Probablement fantastique ». Bien que ce soit une pensée interne et reflète son attirance, la caractérisation de son attrait est assez superficielle et rapide.
• Amanda, en parlant d’Andrew, dit : « Et son mari est vraiment sexy… vous ne trouvez pas ? ». C’est une opinion directe et non nuancée sur son apparence.
Il est important de noter que ces remarques sont souvent faites à travers le filtre de la perception de Millie et servent parfois à établir rapidement une impression ou une réaction. Cependant, elles peuvent être considérées comme des clichés simplistes et expéditifs dans la mesure où elles ne s’attardent pas sur des détails plus complexes ou originaux pour décrire l’apparence des personnages.


Richesse et originalité de l’intrigue, profondeur des personnages, qualité du style :
Pour un lecteur exigeant, plusieurs mises en garde pourraient être formulées avant la lecture de ce livre, concernant la richesse de l’intrigue, la profondeur des personnages et la qualité du style, d’après les extraits fournis :
• Richesse de l’intrigue :
Bien que l’intrigue semble contenir des rebondissements et des révélations progressives, un lecteur exigeant pourrait trouver certains aspects prévisibles ou s’appuyant sur des tropes classiques du thriller domestique (l’héroïne outsider découvrant des secrets dans une famille aisée, les apparences trompeuses). L’originalité de l’intrigue résiderait davantage dans l’exécution et les spécificités des révélations que dans un concept fondamentalement inédit [voir notre conversation précédente]. Le rythme de l’intrigue, bien que potentiellement captivant, pourrait ne pas offrir la complexité et les multiples niveaux de lecture qu’un lecteur très exigeant recherche.
• Profondeur des personnages :
Le personnage de Millie est développé grâce à la narration à la première personne, donnant accès à ses pensées et à son passé. Cependant, la profondeur des autres personnages pourrait être perçue comme inégale. Nina et Andrew apparaissent comme des figures complexes avec des zones d’ombre, mais leurs motivations et leur psychologie pourraient ne pas être explorées avec une nuance suffisante pour un lecteur très intéressé par la psychologie des personnages. Les personnages secondaires, comme Enzo ou Evelyn, semblent jouer des rôles plus fonctionnels au sein de l’intrigue, sans bénéficier d’un développement psychologique approfondi. Un lecteur recherchant des personnages d’une grande complexité psychologique et des dynamiques interpersonnelles subtiles pourrait rester sur sa faim.
• Qualité du style :
Le style d’écriture est accessible, direct et orienté vers l’efficacité narrative [voir notre conversation précédente]. Il privilégie la clarté et l’engagement du lecteur à travers la voix de Millie. Cependant, un lecteur exigeant sur la qualité du style pourrait trouver la prose manquant de sophistication, de richesse de vocabulaire ou de figures de style originales. Certaines descriptions pourraient être jugées simplistes ou expéditives [voir notre conversation précédente]. L’humour sarcastique de la narratrice, bien que pouvant être un atout pour l’engagement, pourrait ne pas satisfaire un lecteur recherchant une prose plus littéraire et travaillée.
En résumé, si le roman promet une intrigue potentiellement haletante avec des rebondissements, un lecteur exigeant pourrait être moins satisfait par une profondeur des personnages qu’il jugerait perfectible et par un style d’écriture qu’il pourrait considérer comme trop simple et direct pour ses attentes littéraires.


Lectorat-cible du roman :
On peut évaluer le public cible de ce roman de la manière suivante :
Niveau de lecture :
Le style d’écriture suggère un roman qui s’adresse à un lectorat plutôt accessible, se situant probablement entre 3 et 6 sur l’échelle que vous proposez (où 0 est un lecteur faible et 10 un « grand » lecteur). Voici pourquoi :
• La narration à la première personne par Millie est très directe et utilise un langage courant et informel. Son ton est souvent sarcastique et plein d’humour, ce qui rend la lecture engageante et facile à suivre.
• Les descriptions, bien que présentes, ne sont pas excessivement littéraires ou chargées de figures de style complexes. L’accent est mis sur l’action, les dialogues et les pensées de Millie pour faire avancer l’intrigue.
• Les phrases sont généralement claires et bien structurées, facilitant la compréhension.
• Le roman semble appartenir au genre du suspense psychologique ou du thriller domestique, qui tend à cibler un large public intéressé par une intrigue captivante et des personnages relatables plutôt que par une prose hautement stylisée.
Bien que l’auteure fasse preuve d’une certaine habileté narrative, les extraits ne révèlent pas une complexité stylistique ou une richesse de vocabulaire qui caractériseraient un roman destiné à des « grands » lecteurs recherchant une expérience littéraire très pointue.
Niveau socioculturel :
Le roman semble s’adresser à un public assez large en termes de niveau socioculturel, mais avec un intérêt pour les thèmes suivants :
• Les dynamiques de pouvoir et les différences de classe sont présentes à travers la relation entre Millie, une femme avec un passé carcéral cherchant un emploi, et la riche famille Winchester. Cela pourrait intéresser des lecteurs sensibles aux questions sociales.
• Les secrets de famille, les relations dysfonctionnelles et potentiellement abusives sont des éléments centraux de l’intrigue. Ces thèmes sont populaires dans le genre du thriller psychologique et attirent un large éventail de lecteurs.
• Le suspense et le mystère sont des moteurs importants du récit. Les lecteurs qui apprécient d’être tenus en haleine par des rebondissements et des zones d’ombre seront probablement intéressés.
• La figure d’une héroïne « outsider » (Millie) qui observe et commente son environnement peut également attirer des lecteurs qui s’identifient à des personnages confrontés à des situations difficiles.
Le cadre d’une famille aisée de Long Island peut attirer un certain lectorat, mais les thèmes abordés ne sont pas nécessairement limités à un niveau socioculturel élevé. L’accessibilité du style suggère que le roman cherche à toucher un public diversifié intéressé par une histoire captivante et des personnages intrigants, plutôt qu’uniquement un lectorat élitiste ou très spécialisé en littérature.


Raisons potentielles du succès : 
Plusieurs facteurs présents dans les extraits de « La femme de ménage » pourraient expliquer son succès auprès d’un large public, comparativement à des œuvres plus complexes et littérairement exigeantes.
• L’accessibilité du style d’écriture est un facteur clé. La narration à la première personne par Millie utilise un langage courant, direct et souvent informel, ponctué d’humour et de sarcasme. Cette simplicité rend la lecture facile et engageante pour un large éventail de lecteurs, y compris ceux qui ne sont pas de « grands » lecteurs Les phrases sont généralement claires et bien structurées, contrairement à des œuvres plus complexes qui peuvent présenter une syntaxe élaborée et un vocabulaire riche.
• L’intrigue, bien que s’appuyant sur des éléments connus du thriller psychologique et domestique, semble promettre du suspense et des rebondissements. Le prologue met immédiatement le lecteur dans une situation de crise, et l’histoire de Millie s’immisçant dans une famille aisée pleine de secrets crée une tension narrative immédiate. Ce type d’intrigue, axée sur le mystère et la révélation progressive, a tendance à captiver un large public, contrairement à des romans plus littéraires qui peuvent privilégier l’exploration thématique ou la psychologie des personnages au détriment d’une intrigue haletante.
• Les personnages, bien que leur profondeur puisse être discutable pour un lecteur exigeant, sont faciles à identifier et à suivre. Millie, en tant que narratrice, offre un point de vue subjectif mais accessible. Les dynamiques potentiellement conflictuelles avec Nina et l’attirance pour Andrew créent des relations interpersonnelles claires, même si elles ne sont pas explorées avec une grande nuance psychologique. Des œuvres plus complexes peuvent présenter des personnages ambigus, aux motivations profondes et parfois difficiles à cerner, ce qui peut demander plus d’investissement de la part du lecteur.
• Le roman semble appartenir à un genre populaire (thriller psychologique/domestique) qui bénéficie déjà d’un large lectorat intéressé par ce type d’histoires. Ce genre met souvent l’accent sur le divertissement et la tension, des aspects qui peuvent être plus immédiatement attrayants qu’une réflexion littéraire profonde.
En contraste, les œuvres plus complexes peuvent :
• Avoir un style d’écriture plus dense, moins accessible, nécessitant une plus grande familiarité avec les figures de style et un vocabulaire étendu.
• Présenter des intrigues moins linéaires ou axées sur l’action, privilégiant l’exploration thématique, la réflexion philosophique ou la description minutieuse.
• Développer des personnages aux psychologies complexes et parfois contradictoires, rendant l’identification et l’empathie moins immédiates.
• Appartenir à des genres moins grand public ou adopter une approche stylistique qui peut rebuter certains lecteurs.
En résumé, le succès potentiel de « La femme de ménage » pourrait résider dans sa capacité à offrir une lecture divertissante, facile à suivre et pleine de suspense, en utilisant un style accessible et des personnages reconnaissables, même si moins élaborés. Ces caractéristiques peuvent attirer un public plus vaste que les œuvres qui privilégient la complexité littéraire et la profondeur psychologique, qui demandent souvent un investissement plus important de la part du lecteur et peuvent avoir un attrait plus limité.


Structure scénaristique « prête à filmer » et enrichissement qui aurait été possible pour un roman de qualité littéraire supérieure  : 
Dire que le type d’écriture et le découpage de l’intrigue font penser à un manuscrit de scénario en phase de « développement » est une remarque pertinente.
Plusieurs éléments des extraits soutiennent cette observation :
• Phrases courtes et non complexes (sujet-verbe-complément) :
De nombreux passages utilisent des phrases concises et directes, allant droit au but. Par exemple, dans le prologue : « C’est moi. Je suis coupable. Arrêtez-moi. » ou les échanges rapides en dialogue.
• Formules simplistes pour les descriptions :
Les descriptions sont souvent factuelles et rapides, se concentrant sur des détails visuels immédiats sans beaucoup d’élaboration. Par exemple, la description de la robe de Cecelia ou la chambre de Millie comme étant « minuscule ». Même les descriptions de la maison, bien que mentionnant sa taille et son luxe, restent assez superficielles dans ces extraits.
• Prédominance des dialogues ou de la voix intérieure de Millie :
Une grande partie du texte est constituée des pensées de Millie et des dialogues entre les personnages. Cette focalisation sur l’action et les échanges verbaux est typique des scénarios.
• Découpage en séquences courtes de l’intrigue :
Les chapitres et les scènes sont relativement courts, passant rapidement d’un moment à l’autre. Cela crée un rythme rapide et maintient l’attention, mais peut parfois se faire au détriment de la profondeur.
Concernant l’enrichissement du roman, oui, il gagnerait potentiellement à être enrichi dans les aspects que vous mentionnez.
• Stylistiquement :
Un style plus élaboré, avec des phrases plus complexes et une plus grande variété dans leur structure, pourrait ajouter de la richesse et de la nuance au récit. L’utilisation de figures de style (métaphores, comparaisons plus développées), d’un vocabulaire plus précis et sensoriel pourrait enrichir l’expérience de lecture.
• Profondeur et complexité des personnages :
Si Millie offre une perspective intime grâce à sa voix intérieure, les autres personnages pourraient gagner en complexité avec des motivations et des psychologies plus explorées. Par exemple, les raisons du comportement étrange de Nina ou les motivations exactes d’Enzo ne sont pas toujours pleinement claires. Des scènes montrant leurs pensées et leurs émotions de manière plus approfondie pourraient les rendre plus tridimensionnels.
• Descriptions des lieux :
Des descriptions plus immersives des lieux, en particulier de la maison Winchester et de la chambre de Millie, pourraient intensifier l’angoisse et le suspense. Au lieu de simplement constater que la chambre est petite, une description plus détaillée de l’atmosphère claustrophobique, des bruits, des odeurs, de la lumière, pourrait renforcer le sentiment de malaise. De même, décrire l’opulence de la maison à travers les yeux de Millie pourrait davantage contraster avec sa propre situation et créer une tension supplémentaire. Par exemple, au lieu de juste mentionner le « gigantesque salon », on pourrait avoir une description sensorielle des matériaux, de la lumière, du silence ou des échos, contribuant à l’atmosphère générale.
Suggestions d’enrichissement :
• Pour le style :
◦ Alterner les phrases courtes et percutantes avec des phrases plus longues et descriptives pour créer un rythme plus dynamique.
◦ Utiliser un langage plus sensoriel pour décrire les objets, les lieux et les émotions. Par exemple, au lieu de dire que la chemise de Nina est chère, décrire la sensation soyeuse du tissu ou son éclat à la lumière.
◦ Incorporer davantage de figures de style pour créer des images mentales plus fortes et exprimer les émotions de Millie de manière plus imagée.
• Pour la profondeur des personnages :
◦ Inclure des scènes où l’on accède aux pensées et aux souvenirs des autres personnages (même brièvement, si la narration reste principalement celle de Millie).
◦ Montrer les contradictions et les complexités des motivations des personnages à travers leurs actions et leurs dialogues. Par exemple, explorer davantage la dualité de Nina entre sa gentillesse apparente et son comportement troublant.
◦ Développer les relations entre les personnages en montrant des interactions plus nuancées et révélatrices de leurs personnalités profondes.
• Pour les descriptions des lieux :
◦ Utiliser des détails sensoriels (vue, ouïe, odorat, toucher) pour rendre les lieux plus vivants et immersifs. Par exemple, décrire le bruit du vent dans le grenier, l’odeur de renfermé, ou la sensation froide du métal de la poignée de porte.
◦ Utiliser les descriptions de lieux pour refléter l’état émotionnel de Millie ou créer une atmosphère de tension et de suspense. Par exemple, insister sur le contraste entre le luxe froid de la maison et la petitesse et l’inconfort de la chambre de Millie.
◦ Décrire l’environnement de manière à souligner les contrastes et les non-dits. Par exemple, la beauté du jardin en contraste avec le danger perçu par Enzo.
En enrichissant ces aspects, le roman pourrait gagner en profondeur, en atmosphère et en impact émotionnel sur le lecteur, tout en conservant son rythme et son intrigue captivante.


Texte de présentation de l’émission sur le site de France Inter

La saga « La femme de ménage », le phénomène littéraire qui séduit ceux qui ne lisent pas
C’est le nouveau phénomène littéraire mondial, LA saga dont tout le monde parle, et qui pulvérise les records de vente… J’ai nommé La femme de ménage de Freida McFadden ! Une américaine de 44 ans, très discrète, qui donne peu d’interview, et qui est aujourd’hui l’autrice la plus lue au monde, avec 17 millions de livres écoulés et près de 2,5 millions rien qu’en France. La Femme de ménage, sa saga phare en trois tomes – reconnaissables à leur couverture avec un œil à travers le trou d’une serrure… – est aussi devenue un phénomène viral ! Propulsée par BookTok, les recommandations de lecture sur Tik Tok, attirant toujours plus d’adeptes ! Alors ce soir, on va tenter de comprendre la « recette » Freida McFadden avec son éditrice en France et deux créateurs de contenus sur les réseaux sociaux.
Nos invités : Hélène Fiamma, directrice des éditions « J’ai lu » ; EnzoReads, créateur de contenus, co-animateur du podcast « Livres, Laugh, Love » ; HelloDee, prof de français et « booktokeuse »

Un récit captivant et une plume accessible : les clés du succès ?

Pour Élodie, booktockeuse et professeure de français, l’une des raisons majeures du succès de « La Femme de Ménage » réside dans la simplicité et la légèreté de l’écriture de Frida McFadden. Chaque chapitre se termine par un rebondissement, suscitant une « curiosité un peu malsaine » qui rend la lecture addictive. Elle décrit l’atmosphère du livre comme « creepy », avec une tension palpable qui maintient le lecteur en haleine.

Un thriller domestique revisité, entre tension psychologique et « twists » surprenants

Hélène Fiamma, directrice de la collection J’ai lu, souligne le caractère « absolument extraordinaire et exceptionnel » du phénomène Frida McFadden pour le monde de l’édition. Elle range La Femme de Ménage dans la catégorie du thriller psychologique ou du suspense psychologique. Ce qui rend l’écriture de l’autrice américaine si efficace, selon elle, est sa capacité à créer des personnages féminins issus de milieux modestes, parfois peu sympathiques, mais surtout son « art de la narration » et ses « twists » scénaristiques qui surprennent même les lecteurs les plus aguerris.