
[Gastro-littérature] Le Sandwich Ernest Hemingway – “Le Vieil Homme et le Steak”
À la suite de la découverte dans un distributeur de sandwichs portant le nom d’écrivains, j’ai décidé de développer la gastro-littérature (en sandwichs). Voici la première recette* : Le sandwich Ernest Hemingway. Bon appétit !
Le Sandwich Ernest Hemingway — “Le Vieil Homme et le Steak”
Ingrédients (pour un appétit d’homme en guerre contre lui-même, viril, silencieux et saignant)
2 tranches épaisses de pain de campagne noir, toastées à la poêle sèche, rugueuses comme la terre d’un village espagnol
1 pavé de steak de bœuf (environ 200g), très saignant, grillé vite et fort, sans tendresse inutile
1/2 oignon jaune, tranché en fines rondelles, cru
1 cuillère à soupe de sauce au whisky (voir ci-dessous)
Poivre noir concassé, sel de mer
Sauce au whisky (l’âme du sandwich)
2 cuillères à soupe de jus de cuisson du steak (ou fond de veau réduit)
1 trait de bourbon ou whisky tourbé
1 cuillère à café de moutarde forte
1 noix de beurre
Faire chauffer doucement, réduire jusqu’à consistance grave. Goûter. Si ça ne pique pas un peu les regrets, rajouter du whisky. Ne pas chercher l’équilibre : viser l’arôme brut, presque animal.
Assemblage
Griller rapidement les tranches de pain à sec, pour qu’elles soient fermes mais non dures. Hemingway ne mâche pas du mou.
Griller le steak à vif (gril ou poêle en fonte), 2 minutes de chaque côté pour un cœur rouge vif. Laisser reposer 1 minute.
Napper les deux tranches de pain d’un peu de sauce au whisky.
Poser le steak sur la tranche du bas. Poivrer fort.
Ajouter les oignons crus. Ce sont eux qui pleurent, pas toi.
Refermer avec la tranche supérieure. Appuyer avec la main comme pour affirmer sa solitude.
Pas de coupe diagonale : on mord dedans, comme dans une bête.
Option : Servir avec un verre de whisky sec (glace interdite) et un silence digne, de préférence en regardant la mer ou un mur nu. Ce sandwich ne console pas. Il réconcilie avec la douleur. C’est un mets d’homme seul qui pense encore au combat. Il ne cherche pas à plaire, mais à dire. Accompagner d’un cigare éteint. À consommer en lisant Le Vieil Homme et la mer, en imaginant que chaque bouchée est une lutte contre le destin.
(*) élaborée en co-écriture avec ChatGPT, que j’entraîne sur mes écrits, approches et traitement de sujets depuis janvier 2023 et en lui donnant des consignes particulièrement tordues selon le projet. Illustrations : ChatGPT.
À venir : le sandwich Charles Bukovski, « Tranche de défaite quotidienne ».
Index des « gastro-littérature » parus pour l’instant :