
« The art of the deal », de Donald Trump au crible de l’IA
Ayant plus qu’assez d’entendre les journalistes seriner chaque fois qu’ils parlent des gesticulations toxiques de Trump que « c’est en accord avec / que c’est écrit dans / que c’était prévisible dans son livre The Art of the deal« , j’ai voulu savoir ce qu’il en est réellement. Sachant que j’ai bien des choses plus stupides à faire que de souffrir cette littérature de prédateur, je me suis procuré une version PDF en anglais et je l’ai soumis à l’examen de l’IA de traitements de documents, NotebookLM de Google. La dissection se trouve ci-dessous.
Force est de constater que 36 ans plus tard (la première édition de l’ouvrage est de 1989), en effet, ce monstre phénomène qu’est Trump n’a fait qu’évoluer et hélas se perfectionner.
Même si vous endurez tout ce qui suit longuement ici, en vous épargnant la lecture de la version complète, vous gagnerez du temps, et dit-on par là, de l’argent. Good deal, isn’t it ?
(> Le livre a été traduit en français)
Analyse par NotebookLM du livre de Trump en PDF
> cadeau ici en PDF en anglais si vous voulez vous le coltiner
(ce piratage ne lui causera guère de préjudices)
TLDR ? : > voici le sommaire de qu’il y a ci-dessous :
– Résumé
– Principaux thèmes, idées ou faits les plus importants
– Idées ou Faits Importants / Anecdotes Clés
– Réserves que l’on peut émettre à la lecture du livre
– Traits de personnalité de l’auteur qui se dégagent du texte
– Vision politique potentielle émanant du texte
– Remarques sur le style d’écriture et le corpus de vocabulaire
– Remarques sur la manière dont les enseignements pourraient s’appliquer à la politique
Résumé :
« Trump : The Art of the Deal » offre un aperçu de la vie et de la philosophie de Donald Trump. Il présente des anecdotes personnelles et professionnelles, y compris ses négociations immobilières, ses investissements dans les casinos et le sport, ainsi que ses interactions avec des personnalités politiques et médiatiques. Le texte met en avant l’approche audacieuse de Trump dans les affaires, ses stratégies de négociation et sa conviction en la pensée à grande échelle, tout en soulignant l’importance de l’intuition et de la résilience face aux obstacles. Il aborde également ses relations familiales et les leçons apprises de son père, ainsi que sa perspective sur l’art, la critique et les médias.
Principaux thèmes, idées ou faits les plus importants :
L’analyse se concentre sur l’approche de Trump en matière de négociations, sa philosophie commerciale, son style personnel et les anecdotes clés qui illustrent ces principes.
Thèmes principaux :
• Les négociations comme forme d’art et source de « kicks » :
Trump présente le processus de négociation non pas seulement comme un moyen d’atteindre un objectif financier, mais comme une passion, une forme d’art. Il affirme avoir déjà « assez, beaucoup plus que ce dont j’aurai jamais besoin » et que son moteur principal est le plaisir inhérent à la conclusion d’accords, en particulier les « big deals ».
Citation clé : « DON’T do it for the money. I’ve got enough, much more than I’ll ever need. I do it to do it. Deals are my art form. Other people paint beautifully on canvas or write wonderful poetry. I like making deals, preferably big deals. That’s how I get my kicks. » [Traduit par Deepl : « Ne le faites pas pour l’argent. J’en ai assez, bien plus que je n’en aurai jamais besoin. Je le fais pour le faire. Les contrats sont ma forme d’art. D’autres personnes peignent de magnifiques toiles ou écrivent de merveilleux poèmes. J’aime conclure des affaires, de préférence de grosses affaires. C’est comme ça que je m’éclate ».]
• Une approche flexible et instinctive :
Le livre met en évidence un style de travail non conventionnel et basé sur l’intuition plutôt que sur une planification rigide. Trump évite les réunions excessives, garde sa porte ouverte et préfère une approche « très lâche ». Il met l’accent sur le fait de « jouer le jeu » et de se concentrer sur le présent.
Citation clé : « Most people are surprised by the way I work. I play it very loose. I don’t carry a briefcase. I try not to schedule too many meetings. I leave my door open. You can’t be imaginative or entrepreneurial if you’ve…longer than fifteen minutes. I rarely stop for lunch. I leave my office by six-thirty, but I frequently make calls from home until midnight, and all weekend long. It never stops, and I wouldn’t have it any other way. I try to learn from the past, but I plan for the future by focusing exclusively on the present. That’s where the fun is. And if it can’t be fun, what’s the point? » [Traduit par Deepl : « La plupart des gens sont surpris par ma façon de travailler. Je ne m’embarrasse pas de contraintes. Je n’ai pas de mallette. J’essaie de ne pas planifier trop de réunions. Je laisse ma porte ouverte. On ne peut pas faire preuve d’imagination ou d’esprit d’entreprise si l’on a… plus de quinze minutes. Je m’arrête rarement pour déjeuner. Je quitte mon bureau à six heures et demie, mais il m’arrive fréquemment de téléphoner de chez moi jusqu’à minuit et pendant tout le week-end. Cela ne s’arrête jamais et je ne voudrais pas qu’il en soit autrement. J’essaie de tirer des leçons du passé, mais je prépare l’avenir en me concentrant exclusivement sur le présent. C’est là que l’on s’amuse. Et si on ne peut pas s’amuser, à quoi bon ? »].
• Penser grand (Think Big) :
Ce principe est explicitement mentionné comme une règle fondamentale. Trump est attiré par les projets de grande envergure, qu’il s’agisse de la construction d’hôtels-casinos, de gratte-ciel ou de l’acquisition de biens immobiliers majeurs. L’ambition de créer quelque chose de « fantastique » et d’influer sur le paysage urbain est un moteur.
Citation clé : « If you’re going to be thinking anyway, you might as well think big. » [Traduit par Deepl : S’il faut penser de toute façon, autant penser grand ».]
Protéger les désavantages (Protect the Downside) :
Contrairement à l’image de joueur, Trump se décrit comme « très conservateur en affaires ». Il cherche à minimiser les risques personnels et structure ses transactions de manière à protéger son capital, même dans des situations potentiellement risquées. Il préfère « posséder des machines à sous » plutôt que d’y jouer.
Citation clé : « It’s been said that I believe in the power of positive thinking. In fact, I believe in the power of negative thinking. I happen to be very conservative in business. » et « To me, a gambler is someone who plays slot machines. I prefer to own slot machines. It’s a very good business being the house. » [Traduit par Deepl : « On a dit que je croyais au pouvoir de la pensée positive. En fait, je crois au pouvoir de la pensée négative. Il se trouve que je suis très conservateur en affaires » et »Pour moi, un joueur est quelqu’un qui joue aux machines à sous. Je préfère posséder des machines à sous. C’est une très bonne affaire d’être la maison. »]
Connaître son marché et se fier à son intuition :
Trump exprime sa méfiance envers les études de marché coûteuses et standardisées. Il préfère mener ses propres « enquêtes » informelles en parlant aux gens sur le terrain et en se fiant à son « gut feeling » (sentiment instinctif) pour prendre des décisions.
Citation clé : « I like to think I have that instinct. That’s why I don’t hire a lot of number-crunchers, and I don’t trust fancy marketing surveys. I do my own surveys and draw my own conclusions. I’m a great believer in asking everyone for an opinion before I make a decision. » et « I have learned much more from conducting my own random surveys than I could ever have learned from the greatest of consulting firms. » [Traduit par Deepl : « J’aime à penser que j’ai cet instinct. C’est pourquoi je n’engage pas beaucoup de spécialistes des chiffres et je ne fais pas confiance aux études de marché fantaisistes. Je fais mes propres enquêtes et je tire mes propres conclusions. Je crois fermement qu’il faut demander l’avis de tout le monde avant de prendre une décision » et “J’ai beaucoup plus appris en menant mes propres enquêtes aléatoires que je n’aurais jamais pu le faire avec les plus grands cabinets de conseil”.]
La valeur de la crédibilité et des engagements verbaux :
Le récit met en évidence l’importance des relations et de la confiance dans le monde des affaires de Trump. Des exemples comme son partenariat avec Hyatt et l’obtention de financements rapides montrent que sa réputation et un « verbal commitment » peuvent avoir une grande valeur.
Citation clé : Parlant d’un accord de prêt : « Just like that. It goes to show you the value of credibility. » et « But to me, a verbal commitment from John Torell was as good as a signed commitment. » [Traduit par Deepl : « C’est comme ça. Cela montre la valeur de la crédibilité » et “Mais pour moi, un engagement verbal de John Torell était aussi bon qu’un engagement signé”.]
La persévérance et la capacité à ne jamais abandonner (Never Give Up) :
Plusieurs anecdotes, notamment l’acquisition du site de Bonwit Teller, illustrent la ténacité de Trump face aux refus et aux obstacles. Il continue d’explorer les options et de maintenir le contact même lorsque les perspectives semblent minces. Illustration par l’exemple : L’histoire de l’acquisition du site Bonwit Teller où, après un premier refus, il continue d’écrire des lettres et de chercher des angles d’attaque.
Utiliser les levers et créer une dynamique :
Trump est habile à identifier et à utiliser les éléments qui peuvent lui donner un avantage dans une négociation. Cela peut inclure l’exploitation d’options, l’obtention d’engagements provisoires pour en obtenir d’autres, ou l’utilisation de la presse. L’acquisition des droits aériens de Tiffany et l’option sur la propriété Kandell en sont des exemples.
Citation clé : Concernant l’option sur la propriété Kandell : « this could give me a lever to make a deal with Leonard. » [Traduit par Deepl : « Cela pourrait me donner un levier pour passer un accord avec Leonard. »]
L’importance des relations (et parfois de la ténacité) :
Le livre dépeint un réseau complexe de relations avec des banquiers, des avocats, des politiciens et d’autres hommes d’affaires. Bien que la courtoisie soit parfois utilisée, Trump est également prêt à être « le méchant » ou à utiliser des tactiques plus agressives (« pays to be a little wild ») lorsque cela est nécessaire. L’anecdote de la menace de procès pour meurtre contre une banque est un exemple extrême.
Citation clé : « Sometimes it pays to be a little wild. » et Robert gets along with almost everyone, which is great for me, since I sometimes have to be the bad guy. » [Traduit par Deepl : « Robert s’entend avec presque tout le monde, ce qui me convient parfaitement, car je dois parfois jouer le rôle du méchant. »]
Le rôle de l’image et de la presse :
Trump reconnaît explicitement que « getting press can be very helpful in making deals » (« La presse peut être très utile pour conclure des accords»). Il gère activement sa relation avec les médias, même s’il prétend préférer la brièveté. Il est conscient de l’impact que son nom et ses projets ont sur la perception publique et utilise cela à son avantage, notamment dans les négociations de zonage.
Citation clé : « Nonetheless, I understand that getting press can be very helpful in making deals, and I don’t mind talking about them. I just try to be very selective. » et « I was able to make a very simple, very strong case to the people at the City Planning Commission. If you want Bonwit to return to Fifth Avenue, I told them, you’re going to have to give me my zoning. » [Traduit par Deepl : « Néanmoins, je comprends que la presse peut être très utile pour conclure des accords, et cela ne me dérange pas d’en parler. J’ai pu présenter un argumentaire très simple et très solide aux membres de la commission d’urbanisme. Si vous voulez que Bonwit revienne sur la Cinquième Avenue, leur ai-je dit, vous allez devoir me donner mon zonage ».]
Idées ou Faits Importants / Anecdotes Clés :
La semaine type (analyse de « The Week That Was ») :
Le texte offre un aperçu du rythme de travail effréné de Trump, rempli d’appels téléphoniques, de rencontres spontanées et de la gestion simultanée de multiples projets (Holiday Inns, acquisition d’actions, négociation avec le monde du divertissement, projets immobiliers). Cela renforce l’idée de flexibilité et d’un engagement constant.
L’influence du père :
Fred Trump est présenté comme une influence majeure, ayant inculqué des leçons de « toughness » (dureté), de motivation et de connaissance du marché. L’éducation militaire est également citée comme ayant enseigné la discipline et la capacité à « affirmer » l’autorité.
L’anecdote d’Irving le collecteur de loyer :
Cette histoire illustre une tolérance surprenante pour la malhonnêteté si la personne est « far and away more capable than any honest manager » (« de loin le plus capable que n’importe quel manager honnête »). Elle souligne également l’utilisation de tactiques non conventionnelles (menaces, bluff) pour obtenir des résultats.
L’entrée à Manhattan et l’acquisition du Commodore :
Le récit de son installation à Manhattan et de son approche pour acquérir et réaménager l’hôtel Commodore met en lumière sa capacité à identifier le potentiel dans des situations difficiles et à négocier des accords favorables (comme le partenariat avec Hyatt et le pacte restrictif). Le pacte restrictif est considéré comme particulièrement précieux.
L’acquisition du site Bonwit Teller et de ses droits aériens :
Cette section détaille de manière exemplaire la stratégie de Trump pour assembler un grand projet immobilier : identifier un site de choix, négocier l’acquisition de multiples parcelles et droits (bail foncier, droits aériens), obtenir des financements en se basant sur des engagements provisoires, et utiliser des leviers (comme l’option sur la propriété Kandell) pour surmonter les obstacles. Elle met également en évidence l’intégrité de Walter Hoving.
La négociation du zonage pour Trump Tower :
Le processus d’obtention des approbations pour Trump Tower démontre l’utilisation de l’influence (en faisant valoir que le projet maintient Bonwit Teller à New York), la gestion de la presse (inviter Ada Louise Huxtable), et la volonté de faire des compromis si nécessaire, tout en maintenant l’ambition de « the most fantastic building » (le bâtiment le plus fantastique).
Le projet Television City / West Side Yards :
L’histoire de l’acquisition de ces vastes terrains non développés illustre la vision à long terme de Trump, sa capacité à reprendre des options abandonnées, et son ambition de créer un projet emblématique (« the world’s tallest building ») (« Le plus haut bâtiment du monde). La négociation avec NBC et l’intégration d’aménagements publics sont également mentionnées.
L’affaire Hilton / Golden Nugget :
Cette section décrit une bataille pour l’acquisition d’actifs de casino, mettant en évidence la rapidité de décision de Trump, sa capacité à obtenir un financement important sur la base de la crédibilité, et sa perception contrastée de ses concurrents (Steve Wynn).
La rénovation du Wollman Rink :
Bien que brièvement mentionné, ce projet illustre la capacité de Trump à s’impliquer dans des projets publics en difficulté, à proposer des solutions pragmatiques et à négocier avec les autorités municipales, même s’il rencontre de la résistance quant à la possibilité de faire des profits.
Le refus de créer un fonds public ou de rendre ses entreprises publiques :
Trump exprime une préférence pour la gestion personnelle de ses affaires, évitant la responsabilité de l’argent d’autres personnes et la nécessité de « answer only to yourself » (ne répondre qu’à soi-même).
L’achat de l’avion 727 :
Cet exemple spécifique de négociation démontre la volonté de Trump de faire une offre très basse initialement (« ridiculously low », ridiculement basse), de persévérer dans les négociations et de reconnaître une « great deal » (excellente affaire) même avant la conclusion.
Conclusion :
Trump: The Art of the Deal présente Donald Trump comme un négociateur instinctif, ambitieux et flexible, qui voit les transactions comme une forme d’art. Sa philosophie est ancrée dans le « penser grand », la protection prudente du capital, une forte confiance en son intuition et une persévérance inébranlable. Il utilise habilement les leviers, gère son image publique et s’appuie sur un mélange de relations et de ténacité pour atteindre ses objectifs, qui sont souvent de transformer des biens immobiliers sous-évalués en projets emblématiques et lucratifs. Le livre dépeint un style de travail intense et personnel, où la prise de décision rapide et l’engagement direct sont primordiaux.
Quels pourraient être les doutes, objections, restrictions, réserves que l’on pourrait émettre à la lecture de ce texte ?
À la lecture, plusieurs doutes, objections, restrictions ou réserves pourraient émerger pour un lecteur. Ces réserves peuvent concerner la perspective narrative, les méthodes décrites ou les jugements portés par l’auteur (Donald Trump) sur les événements et les personnes.
Voici quelques points qui pourraient susciter des réserves :
• La nature hautement subjective et autopromotionnelle du récit :
Le livre est explicitement présenté comme « Trump en action – comment il gère son entreprise et sa vie ». Il s’agit d’un compte rendu personnel, visant à illustrer sa philosophie et ses « onze principes directeurs pour le succès« . Le texte cite également un article du New York Times qui le présente sous un jour positif. Le lecteur pourrait se demander si le récit n’omet pas des aspects négatifs, n’exagère pas les succès ou ne minimise pas les échecs, étant donné qu’il est raconté du point de vue de l’auteur principal.
• La présentation simplifiée ou négative des adversaires et des critiques :
Les critiques, qu’il s’agisse de critiques d’architecture, d’urbanistes, ou d’opposants politiques ou commerciaux, sont souvent dépeints de manière négative. Par exemple, les critiques sont présentés comme écrivant « principalement pour s’impressionner mutuellement » et n’ayant « aucun feeling pour ce que le public veut ». Certains responsables municipaux sont accusés d’être « égoïstes et mesquins », ou leur inaction est comparée à de l’incompétence ou du « chantage économique ». Les hommes politiques sont vus comme agissant par « peur de la presse » ou de perdre des votes. Cette présentation manque potentiellement de nuance et pourrait masquer des critiques ou objections légitimes.
• L’approche agressive et confrontatrice dans les négociations et les relations publiques :
Trump décrit une préférence pour « se battre plutôt que plier ». Il utilise des tactiques d’intimidation ou de pression, comme menacer un entrepreneur de ne jamais le réembaucher s’il essaie de « l’arnaquer », ou utiliser la presse pour faire pression sur Genesco. Il parle d’utiliser le « levier » comme un élément essentiel d’une affaire. Il adopte une posture offensive face à ses critiques. Cette stratégie de confrontation constante, bien que présentée comme efficace pour obtenir ce qu’il veut, pourrait soulever des questions éthiques ou relationnelles à long terme.
• La vision cynique ou utilitariste des relations et des professions :
Son point de vue sur les avocats est qu’ils « ne font que retarder les affaires » et « cherchent toujours à régler au lieu de se battre ». Il décrit Roy Cohn comme un homme très dur qui a vécu « sous acte d’accusation », mais semble l’apprécier pour sa dureté et sa loyauté. Il décrit les employés dans les grandes entreprises comme peu enclins à prendre des risques de peur de « fâcher leur patron ». Ces descriptions, bien que présentées comme des observations réalistes, peuvent être perçues comme simplistes ou réductrices.
• La gestion controversée des frises de Bonwit Teller :
L’auteur décrit la démolition des frises art déco du magasin Bonwit Teller malgré une promesse initiale de les donner à un musée. Il explique que le coût et le délai pour les sauver étaient trop importants, et qu’il était « jeune, et peut-être trop pressé ». Bien qu’il affirme ne pas chercher à être un « mauvais gars » quand ce n’est pas nécessaire, cette décision a généré une controverse et une publicité négative, ce qui peut être vu comme une priorisation du profit sur la préservation culturelle.
• L’utilisation stratégique (voire manipulatrice) des médias et de la communication :
Trump reconnaît l’importance de la presse pour les affaires (« obtenir de la presse peut être très utile pour faire des affaires », « les avantages d’être écrit dans les journaux l’ont largement emporté sur les inconvénients »). Il note qu’une histoire critique, même si elle est « personnellement blessante, peut être très précieuse pour votre entreprise ». Il explique également qu’il essaie, face à une question difficile, de « cadrer une réponse positive, même si cela signifie changer de terrain ». Cela suggère une approche pragmatique, potentiellement cynique, de la communication, où le bénéfice commercial prime, et où la vérité peut être adaptée.
• Le recours à l’instinct personnel plutôt qu’aux études de marché ou aux experts :
L’auteur met l’accent sur l’écoute de son « instinct » ou de son « feeling ». Il affirme avoir « beaucoup plus appris » de ses propres « sondages aléatoires » (en posant des questions aux gens) que des « plus grandes sociétés de conseil ». Il exprime sa méfiance envers les consultants et ne prend pas les sondages « trop au sérieux ». Bien que présenté comme une force, cette préférence marquée pour l’intuition personnelle sur l’analyse structurée et l’expertise externe pourrait être perçue comme risquée ou arrogante dans des projets complexes.
• Des descriptions potentiellement exagérées ou sensationnalistes :
L’auteur utilise un langage fort (« bas de l’échelle, les horreurs », « couper la gorge et s’en aller sans même y penser », « combat pour un siège sur le Titanic »). Il aime « penser grand » (« think big ») et décrit des projets avec une « ambition démesurée ». Le projet du gratte-ciel le plus haut du monde est explicitement utilisé pour créer une « mystique instantanée » et un « symbole puissant et enivrant ». L’utilisation de l’hyperbole est même admise. Cette approche narrative, bien que perçue comme engageante, peut amener le lecteur à douter de l’exactitude factuelle de certaines descriptions ou affirmations.
• Les méthodes de négociation impliquant le report ou la remise en question d’accords :
L’exemple de la négociation de l’accord de partenariat avec Holiday Inn, où il a « trouvé plein de petits points légaux à argumenter » pour gagner du temps, ou la tentative de réintroduire des points de négociation déjà réglés par Hilton pour « utiliser ces points comme des points de rupture », pourrait soulever des réserves quant à la loyauté et à l’intégrité dans le processus de négociation.
• La description de situations ambiguës ou potentiellement contraires à l’éthique :
L’histoire du banquier obtenant une clause restrictive de Hyatt sur la base d’une suggestion de Trump, alors que Hyatt ne pouvait pas joindre Jay Pritzker en voyage, bien que présentée comme un coup de maître, pourrait être vue comme une manœuvre opportuniste tirant parti d’une situation difficile pour l’autre partie. L’incident des accusations de harcèlement par les locataires du 100 Central Park South et sa décision de ne pas permettre à des réfugiés d’utiliser temporairement les appartements vacants pour éviter des problèmes futurs pourrait être perçu comme un manque d’empathie ou une gestion controversée de la situation.
En résumé, les réserves à la lecture de ce texte pourraient découler de sa nature partiale, de l’accent mis sur des tactiques agressives, de la présentation unidimensionnelle des personnes et des situations, et de l’acceptation implicite de méthodes qui pourraient être jugées discutables sur le plan éthique par certains lecteurs.
Quels sont les traits de personnalité de l’auteur qui se dégagent de ce texte ?
À la lecture de Trump : The Art of the Deal, plusieurs traits de personnalité de l’auteur, Donald Trump, se dégagent clairement à travers ses récits, ses réflexions et ses interactions :
• Ambition et vision à grande échelle (« Think Big ») :
L’auteur affirme aimer « penser grand » (« think big »). Il voit cela comme un avantage car la plupart des gens pensent petit, par peur. Il décrit des projets d’une « ambition démesurée » et utilise des symboles puissants comme la proposition du gratte-ciel le plus haut du monde pour créer une « mystique instantanée ».
• Détermination et intensité dans le travail :
Il se décrit comme étant motivé par le processus des transactions (« I do it to do it. Deals are my art form » ; « Je le fais pour le faire. Les transactions sont ma forme d’art ») et déclare que cela ne s’arrête jamais (« It never stops »), travaillant de chez lui le soir et le week-end, et prévoyant de continuer à faire de « grosses affaires, jour et nuit ». Il associe le succès à un « focus total », une sorte de « névrose contrôlée » qui rend les gens « obsessifs », « entraînés » et « monomaniaques ».
• Confiance en soi et fiabilité de l’instinct :
Trump a une grande confiance en ses propres instincts et son « feeling ». Il ne se laisse pas facilement impressionner, par exemple par les diplômes universitaires. Il déclare pouvoir « être très bien en compétition » avec ses camarades de Wharton et ne prend pas les sondages « trop au sérieux ». Il préfère faire ses propres « sondages aléatoires » en posant des questions aux gens pour obtenir un « gut feeling » (intuition profonde).
• Agressivité, confrontation et dureté :
Dès l’enfance, il était « très combatif, agressif », aimait « remuer les choses » et « tester les gens ». Il préfère « se battre plutôt que plier » (« I’d rather fight than fold »). Il aime « s’attaquer » aux gens coriaces du secteur immobilier new-yorkais et « les battre ». Il y a des moments où la « seule option est la confrontation ». Il déclare se battre « quand j’ai l’impression de me faire avoir, même si c’est coûteux, difficile et très risqué ». Il admet que son frère Robert s’entend avec presque tout le monde, ce qui est utile car il doit « parfois être le méchant » (« since I sometimes have to be the bad guy »). L’épisode avec le manager Irving et l’importance de ne « pas avoir peur » l’a beaucoup marqué. Il utilise des menaces dans la négociation et cherche à « user » l’opposition jusqu’à ce qu’elle cède.
• Persévérance et ténacité :
Il décrit une « persistance pure » comme la différence entre le succès et l’échec. Dans les batailles (comme celle des West Side yards), ils n’ont « jamais abandonné » et ont gagné en « usant tout le monde ».
• Pragmatisme et orientation sur les résultats :
Il se concentre « exclusivement sur le présent ». Il est décrit comme étant capable d’engager les « meilleurs talents, où qu’ils se trouvent », même s’il s’y est opposé par le passé. Il valorise l’efficacité, notant qu’il ne s’agit pas du « nombre d’heures que l’on y consacre, mais de ce que l’on obtient pendant que l’on travaille ». Il est prêt à tolérer les défauts d’un collaborateur (comme Irving) tant qu’il est « bien plus compétent que n’importe quel manager honnête ». Il est « très conservateur en affaires » et croit au pouvoir de la « pensée négative » pour protéger les risques financiers (« Protect the Downside »).
• Stratégie et usage du levier :
Il considère le « levier » comme la « plus grande force ». Il sait qu’il faut « convaincre l’autre gars que c’est dans son intérêt de faire la transaction ». Il est opportuniste, utilisant les « circonstances désespérées » de la ville comme son « arme principale » et saisissant des opportunités comme le rachat de l’installation Hilton ou l’achat d’un jet d’entreprise. Il sait quand être agressif et quand « se cacher » (« lie back »).
• Maîtrise des médias et promotion :
Il comprend que la presse « a toujours faim d’une bonne histoire, et plus elle est sensationnelle, mieux c’est ». Être « un peu différent, ou un peu scandaleux, ou faire des choses audacieuses ou controversées » garantit une couverture médiatique. Pour lui, les avantages d’être cité dans les journaux l’emportent largement sur les inconvénients. Même une histoire critique « peut être très précieuse pour votre entreprise ». Il utilise « la bravade » et un peu d’« hyperbole », qu’il appelle « l’hyperbole véridique », la considérant comme une « forme innocente d’exagération » et très efficace pour la promotion. Face aux reporters, il essaie de « cadrer une réponse positive, même si cela signifie changer de terrain ». Il ne délègue pas la promotion à des agences. La controverse, « en bref, fait vendre ».
• Cynisme et scepticisme :
Il exprime des opinions cyniques sur les motivations des autres, qu’il s’agisse des managers des grandes entreprises, des critiques d’architecture, des collectionneurs d’art, des politiciens ou même des philanthropes (« leur motivation est rarement ce qu’elle semble être, et elle n’est presque jamais de l’altruisme pur »). Il se méfie des consultants et des études de marché coûteuses. Il est méfiant en affaires.
• Observation et perspicacité humaine :
Il observe rapidement les gens et leurs faiblesses. Il analyse les motivations derrière leurs actions, comme la motivation du leader des locataires de Central Park South ou les raisons de l’échec de Hilton à obtenir une licence de jeu. Il observe le style et la présentation des autres (Harvey Myerson, Hugh Hefner, Steve Wynn, Barron Hilton) et leur impact.
• Exigence et contrôle :
Il se décrit comme ayant appris de son père, qui était un « maître d’œuvre incroyablement exigeant ». Il est très impliqué dans les détails des projets, comme le design de Trump Tower ou le choix du marbre. Il reconnaît avoir fait une « erreur très critique » en ne s’impliquant pas lui-même dans la situation des locataires de Central Park South au début, car c’est ce qu’il a « toujours fait par le passé », ce qui suggère une préférence pour le contrôle personnel.
• Valorisation de la loyauté (chez les autres) :
Il place la loyauté très haut, la décrivant comme « la chose la plus importante au monde » pour Roy Cohn, qu’il considère comme « vraiment loyal » et un « type formidable à avoir de son côté ». Il oppose cela à la « centaines de types ‘respectables’ qui se targuent de leur intégrité sans compromis mais n’ont absolument aucune loyauté » et poignarderaient un ami dans le dos.
• Caractère polarisant :
Il note que, dès son adolescence, les gens « soit l’aimaient beaucoup, soit ne l’aimaient pas du tout ». Il reconnaît que la NFL l’a dépeint comme un « méchant ».
Ces traits, souvent entrelacés, dessinent le portrait d’un homme d’affaires ambitieux, acharné, confiant en son instinct, agressif et stratégique dans ses méthodes, qui excelle dans la promotion et l’utilisation des médias, tout en étant pragmatique parfois cynique , mais valorisant la loyauté et le contrôle .
Ce livre pose-t-il une vision politique de la société, et laquelle ?
Trump : The Art of the Deal ne présente pas une vision politique idéologique de la société au sens d’une théorie de gouvernement ou d’une plateforme politique détaillée. Son objectif principal est de décrire les principes et les pratiques de l’auteur dans la conduite de ses affaires, qu’il considère comme sa forme d’art.
Cependant, à travers ses récits de transactions et ses interactions avec le gouvernement et les politiciens, une perspective pragmatique et souvent critique sur la manière dont le système politique et la société fonctionnent est clairement perceptible.
Voici les traits de cette perspective qui se dégagent :
1. Le gouvernement et la politique sont vus comme des obstacles à surmonter dans les affaires : L’auteur décrit ses interactions avec diverses entités gouvernementales (commissions de planification, maires, commissions des licences de jeu) comme des processus complexes, lents, bureaucratiques et souvent guidés par la politique plutôt que par le mérite ou l’efficacité. Des lois comme la loi Wicks sont critiquées pour augmenter les coûts et les retards. Il voit des actions de la ville comme une forme de « chantage économique » pour le forcer à faire des changements dans ses projets. La ville est décrite comme « paralysée », faisant preuve d’« inaction et d’incompétence ».
2. Les politiciens sont souvent dépeints de manière cynique : Il les voit comme cherchant à se positionner, « sautant sur l’occasion » lorsqu’ils sentent une controverse qui peut plaire aux électeurs et à la presse, « s’accrochant à la cause ». Le maire Ed Koch est particulièrement critiqué et décrit comme « incompétent et destructeur pour New York ». L’auteur pense que la seule chose qui force la plupart des politiciens à agir est la peur de la mauvaise presse. Leur motivation est vue comme la réélection, ce qui les rend très sensibles à la perception publique.
3. Une approche transactionnelle et basée sur le rapport de force : Face au système politique, l’auteur utilise la confrontation quand il estime être désavantagé, la persévérance pour « user tout le monde », et surtout, la maîtrise des médias pour faire pression sur les politiciens et l’opinion publique. Il comprend que « la presse a toujours faim d’une bonne histoire » et que faire des choses « un peu différentes, ou un peu scandaleuses, ou audacieuses ou controversées » garantit une couverture. Il utilise le levier de ce que la ville souhaite (garder Bonwit, garder NBC) pour obtenir ce qu’il veut (zonage, abattement fiscal).
4. Valorisation du pragmatisme et des résultats sur l’idéologie ou le processus : Il est décrit comme un « type très pragmatique » qui se concentre sur les résultats. Il est prêt à embaucher les « meilleurs talents, où qu’ils se trouvent », même s’il s’y est opposé par le passé. Il préfère son propre « instinct » et ses « sondages aléatoires » à des études de marché coûteuses ou des consultants. Cette focalisation sur les résultats s’étend à sa vision de l’impact sur la société : ses projets sont présentés comme bénéfiques car ils créent des emplois et génèrent des revenus pour la ville, revitalisent des quartiers, et améliorent l’environnement bâti.
5. Le cynisme quant aux motivations altruistes : L’auteur exprime du scepticisme quant aux motivations des personnes impliquées dans la vie publique, y compris dans la philanthropie (« leur motivation est rarement ce qu’elle semble être, et elle n’est presque jamais de l’altruisme pur »). Les actions des autres sont souvent interprétées à travers le prisme de l’intérêt personnel ou politique.
En résumé, bien que le livre ne soit pas un manifeste politique, il offre une vision de la société dominée par des acteurs (politiciens, bureaucrates, critiques, etc.) qui sont souvent inefficaces, intéressés par leur propre position, et influencés par la perception publique. Le succès dans ce cadre, selon l’auteur, dépend de la capacité à naviguer ce système complexe, à le défier, à le manipuler (notamment via les médias) et à rester focalisé sur l’obtention des résultats souhaités. Sa « vision » de l’amélioration de la société est principalement manifestée par la construction de grands projets ambitieux qui génèrent de l’activité économique et améliorent l’environnement urbain, souvent en dépit des obstacles politiques et bureaucratiques.
Quelles remarques pourrait-on émettre sur l’écriture du livre : vocabulaire, métaphores, figures de style… et qu’en conclure ?
Plusieurs remarques peuvent être faites sur l’écriture elle-même, son vocabulaire et ses figures de style, et ce qu’elles révèlent sur l’auteur et le propos du livre :
• Un vocabulaire direct et impactant :
Le langage utilisé est généralement clair et sans fioritures excessives. Il alterne entre des termes propres au monde des affaires et de l’immobilier (« leverage », « zoning », « abattement fiscal », « cash flow », « equity », « closing », « contrat », « deal-breakers », « punch list ») et un langage plus familier, parfois cru ou très expressif (« lowlifes, the horror shows », « got absolutely nuts », « half-assed », « get a great kick out of her »). Ce mélange renforce l’image d’un homme pragmatique, ancré dans la réalité des transactions tout en étant capable d’utiliser un langage coloré pour décrire les situations et les personnes.
• Usage fréquent de figures de style pour accentuer et dramatiser :
Métaphores et analogies :
Les affaires sont souvent dépeintes comme une forme d’art (« Deals are my art form ») ou comme une bataille / une guerre (« Fight Back », « battle », « total war », « Guerrilla Warfare »). La négociation peut impliquer de « smell blood » (sentir le sang/la faiblesse). Les gratte-ciels sont des « machines for making money ». Le sport, notamment le football américain, sert aussi d’analogie pour décrire la compétition et la stratégie. Ces métaphores empruntent aux domaines du combat, de la création et de la compétition, soulignant la nature perçue de son travail comme intense, stratégique et nécessitant force et habileté.
• Hyperbole :
L’auteur mentionne et justifie explicitement l’utilisation d’un peu d’hyperbole, qu’il appelle « truthful hyperbole » (hyperbole véridique), la décrivant comme une « innocent form of exaggeration » (forme innocente d’exagération) très efficace pour la promotion. L’hyperbole est utilisée pour « play to people’s fantasies » (jouer avec les fantasmes des gens). On la retrouve dans la description de ses projets (« the most fantastic building in New York », « the world’s tallest building »), de ses réussites ou de la qualité de ses réalisations (« as close as you’re going to get, in the twentieth century, to the quality of Versailles », « perfectly level » pour le coulage du béton).
• Superlatifs :
Le texte regorge de superlatifs (« the best », « the biggest », « the greatest », « the most important », « the most sensational », « the finest craftsmen »). Cela renforce l’idée de chercher l’excellence, d’être le meilleur, ou de présenter ses propres réalisations et méthodes comme supérieures.
• Répétition :
Des phrases ou des idées sont parfois répétées pour insister, comme « location, location, location » (bien qu’il nuance son sens conventionnel), ou l’insistance sur son processus de « ask and I ask and I ask ».
• Langage de la confrontation :
Des expressions comme « fight rather than fold » (se battre plutôt que plier), « beating up » (battre, malmener), « knock heads » (cogner les têtes) sont utilisées pour décrire son approche face aux obstacles ou aux adversaires.
Un ton personnel et confiant :
Le livre est écrit à la première personne (« I » – « je »). L’auteur raconte ses expériences et ses réflexions de manière très personnelle. Le ton est généralement très confiant, assertif et parfois vantard. Il présente ses actions comme des choix délibérés, souvent basés sur son intuition (« gut feeling », « instincts »), et ses succès comme la conséquence de ses propres méthodes et de sa persévérance. Il n’hésite pas à critiquer les autres (politiciens, bureaucrates, critiques, consultants, concurrents).
Le vocabulaire direct et les figures de style agressives ou emphatiques (métaphores de combat, hyperbole, superlatifs) servent à projeter une image de force, de détermination et d’ambition.
• L’usage assumé de l’« hyperbole véridique » et les techniques pour « Get the Word Out » montrent sa compréhension et sa maîtrise de la promotion et de la communication, où la perception et la création d’une « mystique » sont primordiales. Le style d’écriture devient ainsi un outil de promotion en soi, visant à créer une image mémorable et percutante.
• Le ton personnel et confiant renforce l’idée qu’il est le maître d’œuvre de ses succès, capable de naviguer et de dominer un système complexe et souvent incompétent (le gouvernement, la bureaucratie), en se fiant à son intuition et à sa capacité à « fight back ».
L’écriture ne cherche pas nécessairement la subtilité littéraire, mais l’efficacité dans la transmission d’un message : celui d’un homme d’affaires puissant, confiant, qui pense grand, se bat pour obtenir ce qu’il veut et sait utiliser les leviers à sa disposition, y compris le langage et les médias, pour réussir dans un monde qu’il perçoit comme transactionnel et souvent cynique.
Les enseignements dispensés pourraient-ils s’appliquer à la politique nationale et internationale ? :
Oui, on pourrait tout à fait considérer que les enseignements et les principes dispensés dans ce livre, Trump : The Art of the Deal, sont appliqués ou du moins présentés comme applicables à la politique nationale et internationale, surtout si l’on prend en compte le fait que Donald J. Trump est devenu le quarante-cinquième président des États-Unis. Le livre lui-même est présenté comme décrivant « how he runs his business and how he runs his life » (« comment il gère son entreprise et comment il gère sa vie »), impliquant que son approche s’étend au-delà des simples transactions immobilières.
Voici quelques remarques, tirées des sources, sur la manière dont ces enseignements pourraient s’appliquer à la politique :
• L’approche transactionnelle et le rapport de Force :
Le livre décrit les interactions avec le gouvernement et d’autres acteurs comme des « deals ». L’auteur cherche à obtenir les « best deals », utilise le « leverage », et n’hésite pas à « fight back » ou à « take a stand ». Il est prêt à utiliser la confrontation pour « wear everyone out ». En politique nationale et internationale, cette approche se traduit par des négociations dures, l’utilisation de la pression, des menaces (même informelles comme le « lawsuit for murder » contre la banque ou menacer de retarder une vente pendant des années) et une concentration sur l’obtention d’un avantage ou d’un « meilleur deal » pour son pays ou sa position. Il note d’ailleurs que la seule chose qui pousse les politiciens à agir est la peur de la mauvaise presse, suggérant qu’ils sont motivés par des facteurs externes et non par le mérite ou l’idéologie.
• La maîtrise de la communication et des médias :
L’auteur comprend le pouvoir de la presse et l’utilise activement. Il sait que « getting press can be very helpful in making deals ». Il utilise l’hyperbole (« truthful hyperbole ») pour la promotion et pour « play to people’s fantasies ». Il reconnaît que la controverse (« controversy ») et même la « bad publicity » peuvent être bénéfiques car elles attirent l’attention. En politique, cela se traduit par une utilisation intensive des médias pour façonner le récit, attaquer les adversaires, et mobiliser le soutien public, en privilégiant l’impact et la mémorabilité sur la nuance ou la précision. Il note que la presse est « always hungry for a good story » . L’anecdote sur la rumeur de l’achat par le Prince Charles est un exemple de la manière dont il a laissé une rumeur non démentie se propager pour générer de la publicité.
• Le cynisme envers les institutions et les acteurs établis :
Le livre dépeint souvent le gouvernement et la bureaucratie comme lents, inefficaces, et politisés. Les politiciens sont vus comme opportunistes, « latching on to the cause », soucieux de leur réélection, et sensibles à la « public relations perspective ». L’administration du maire Koch est critiquée comme étant empreinte d’« incompetence, plain and simple » et même de scandales. En politique nationale et internationale, cette perspective conduit à un scepticisme marqué envers les institutions traditionnelles (parlements, organisations internationales, traités) et les « experts » ou « consultants » (« number-crunchers », « fancy marketing surveys »), préférant souvent l’instinct et les négociations directes. Il note que les « politicians… jumped on the bandwagon » ou « latched on to the cause ». Il croit que le système de Koch était « paralyzed » par l’« inaction and incompetence ».
• La flexibilité et la persévérance :
L’auteur est prêt à « Maximize Your Options » et à ne pas s’attacher à une seule approche (« never get too attached to one deal or one approach »). Si la ville ne l’approuve pas, il « just wait for the next administration and try again ». Il utilise la « perseverance ». En politique, cela se manifeste par un manque d’adhésion rigide aux plans ou aux alliances, une capacité à changer de tactique et une grande résilience face aux revers, en attendant le bon moment ou le bon interlocuteur. Il note qu’il « keep[s] a lot of balls in the air, because most deals fall out » (« Il garde beaucoup de cartouches, parce que la plupart des accords tombent à l’eau »).
• La valorisation de la loyauté (transactionnelle) :
Bien que cynique envers la plupart, l’auteur valorise la loyauté, en donnant l’exemple de Roy Cohn, même s’il reconnaît les défauts de Cohn. Cette loyauté semble cependant transactionnelle et réciproque. En politique, cela peut se traduire par des alliances fortes avec ceux perçus comme loyaux, et une rupture rapide ou une attaque envers ceux qui sont perçus comme déloyaux ou adversaires.
• Focus sur les résultats tangibles et la « construction » :
L’auteur met l’accent sur la réalisation concrète (« you’re measured not by how much you undertake but by what you finally accomplish » ; « On ne se mesure pas à ce que l’on entreprend, mais à ce que l’on accomplit finalement. ») et sur ses projets de construction comme des améliorations pour la ville (« revitalize[d] a neighborhood », créant des emplois, etc.). En politique, cela peut se manifester par un accent mis sur des réalisations concrètes (murs, infrastructures, accords commerciaux) et une communication axée sur ces « accomplishments » plutôt que sur des processus politiques ou diplomatiques abstraits.
En conclusion, le livre Trump: The Art of the Deal présente une vision du monde et des affaires (incluant les interactions avec le gouvernement) qui repose sur des principes de pragmatisme agressif, d’utilisation stratégique des médias, de confrontation, et d’une perception souvent cynique des acteurs politiques et bureaucratiques. Étant donné que l’auteur est devenu président, il est raisonnable de penser que ces « enseignements » ou, plus précisément, cette approche personnelle de la négociation et de l’interaction, ont été appliqués par lui dans la sphère politique nationale et internationale, en cherchant à transposer son « art du deal » des affaires à la gouvernance et à la diplomatie. Le livre lui-même contient de nombreux exemples de ces principes appliqués lors d’interactions avec des entités gouvernementales à différents niveaux.