[Gastro-littérature] Le Sandwich Virginia Woolf – « To the toast »

À la suite de la découverte dans un distributeur de sandwichs portant le nom d’écrivains, j’ai décidé de développer la gastro-littérature (en sandwichs). Voici la quatrième recette* : Le sandwich Virginia Woolf « To the toast ». Bon appétit !


Le Sandwich Virginia Woolf — “To the toast”

Avec Virginia Woolf, on est dans un registre tout en finesse, introspectif, mi-subtil mi-lancinant, où la sensation passe avant le goût brut, et où le sandwich devient presque spectral. Il ne nourrit pas le corps, mais laisse une empreinte délicate sur la langue, comme un souvenir d’après-midi pluvieuse sur les dalles d’un jardin anglais ou d’un pique-nique sur la plage par temps couvert, marée basse, léger arôme de goémon (Météo ressentie : fraîcheur frissonante).


Ingrédients (pour une âme sensible, lettrée, et un peu lasse du réel)

  • 2 tranches fines de pain blanc sans croûte, qu’on aura avec lassitude et soupirs lents, tenté de griller à la vapeur.

  • 1 poignée de concombre anglais, pelé et tranché en rondelles translucides, presque éthérées.

  • 1 cuillère à café de beurre d’algues, salin et discret, comme un murmure venu du bord de mer.

  • Une infime touche de lavande alimentaire, pour un souvenir d’arôme de linge dans une armoire grinçante.

  • Fleur de sel, poivre blanc du souvenir.

  • (optionnel) une lamelle de citron confit, pour la mélancolie citronnée.


Préparation

  1. Trancher les concombres avec une attention méditative. Ils doivent évoquer des lunes fines ou des montres molles.

  2. Tartiner délicatement le pain de beurre d’algues. Il ne doit pas s’imposer, mais suggérer la mer.

  3. Disposer les rondelles de concombre en spirale, comme un flux de conscience végétal.

  4. Parsemer d’un soupçon de lavande (une lavande nostalgique, voire un peu triste, surtout pas festive), et d’un nuage de poivre blanc.

  5. Refermer sans écraser. Ne pas trancher. Laisser le silence faire le reste.


Note de dégustation

Ce sandwich ne s’adresse pas à l’estomac, mais au fil ténu de la mémoire sensorielle. Il se consomme en regardant la pluie tomber sur des buis bien taillés, ou lors d’une promenade au phare, ou en allant acheter soi-même des fleurs, ou en regardant mourir une phalène. Il ne nourrit pas, il évoque. Il est fait de silences entre les bouchées. Il accompagne les pensées qu’on n’ose écrire, les regrets en velours gris, les après-midi qu’on voulait oublier.

“Le pain est si blanc qu’on hésite à le mordre. Le concombre, si fin qu’on croit entendre sa voix.”
— Virginia Woolf, « Entre deux ondes ».


(*) élaborée en co-écriture avec ChatGPT, que j’entraîne sur mes écrits, approches et traitement de sujets depuis janvier 2023 et en lui donnant des consignes particulièrement tordues selon le projet. Puis j’en rajoute et j’améliore, car dans cette cuisine, c’est moi le chef. Illustrations : ChatGPT.

À venir : Le Sandwich Yukio Mishima — “Le Festin du Sabre”.


Index des « gastro-littérature » parus pour l’instant :