
[Gastro-littérature] Le Sandwich George Sand — « Miche & Rillons »
À la suite de la découverte dans un distributeur de sandwichs portant le nom d’écrivains, j’ai décidé de développer la gastro-littérature (en sandwichs). Voici la treizième recette* : Le Sandwich George Sand — « Miche et rillons ». Bon appétit !
Le Sandwich George Sand — « Miche & rillons »
Le sandwich George Sand (période romans champêtres tel La Mare au diable et autres Petite Fadette) n’est pas une contrepèterie boîteuse cachée (cf : Riche à millions), car son esprit esprit « Miche et rillons » ressortit bien d’un rustique berrichon, qui vous campe dans les sabots et dont la robe retroussée est toute en sous entendus : le gras (dont on sait que « c’est la vie ») chante, la patate terrienne rassure, mais le persil échauffe. Ça tient au corps ; c’est large, généreux, sans afféterie. C’est un sandwich qui ne demande pas pardon d’être nourrissant.

Ingrédients (pour 2 grands appétits)
Le pain
• 4 tranches épaisses de miche berrichonne (ou gros pain de campagne au levain).
Le cœur
• 250 g de rillons tièdes (poitrine de porc confite).
À défaut : lard de poitrine confit coupé en gros dés, ou porc effiloché bien gras.
• 400 g de pommes de terre rattes.
• 40 g de beurre demi-sel.
• 1 c. à s. de moutarde à l’ancienne (facultatif mais recommandée).
Fleur de sel, poivre du moulin.
La verdure
• 1 belle botte de persil plat, finement ciselé.
• 1 gousse d’ail très finement hachée (ou frottage discret sur le pain).
Pour arroser
• 2 c. à s. de jus de rillons (ou graisse filtrée).
• Un trait de vinaigre de vin ou de cidre (éclaircit le gras, façon retour du vent sur le bocage).
Préparation
1) Les rattes écrasées (pas purée : écrasées)
Cuire les rattes : départ eau froide salée, 20–25 min (tendres mais entières).
Égoutter, écraser grossièrement à la fourchette avec le beurre et la moutarde. Sel/poivre.
On veut des morceaux, pas un nuage : Sand aimait la matière.
2) Les rillons (la musique grave)
Réchauffer doucement les rillons à la poêle (feu doux).
Déglacer avec une cuillerée d’eau (ou un trait de vinaigre de cidre) pour récupérer un jus sombre et luisant. Réserver au tiède.
3) Le pain (l’ancrage)
Griller les tranches de miche sur plaque ou poêle sèche.
(Option) Frotter très légèrement une face avec l’ail cru : juste une ombre.
4) La persillade
Mélanger persil + ail (si tu n’as pas frotté le pain). Garder un peu pour la finition.
5) Assemblage (sans minauder)
Sur la tranche du bas : couche généreuse de rattes écrasées.
Rillons par-dessus, en dés visibles.
Arroser d’un filet de jus de rillons ; déposer une pluie de persillade.
Un soupçon de vinaigre (quelques gouttes) pour relever.
Coiffer. Pression franche de la paume : le sandwich doit soupirer.
À table
Servir tiède, sur planche ou assiette épaisse.
Croquer à pleines dents : attaque beurre/patate, cœur de porc confit, finale herbacée et pointe d’acide.
C’est consolateur et vaillant : on repart aux champs (ou au chapitre).
Accords paysans
Vin : reuilly rouge, sancerre pinot noir, ou un gamay nature au fruit franc.
Alternative : bol de cidre brut.
Compagnon de route : petite salade de mâche au vinaigre de vin et échalote (optionnelle, mais jolie).
Variantes (même terroir, autre humeur)
« Nohant » : ajouter 2 cornichons finement tranchés dans la persillade — acidité joyeuse pour rappeler les soirées avec Franz Liszt, Frédéric Chopin, Marie d’Agoult, Honoré de Balzac, Gustave Flaubert, Eugène Delacroix, Henri Chapu…
« Moisson » : glisser une julienne de poireau tombée au beurre entre patate et rillons.
« Chevrier » : émietter un soupçon de crottin de chavignol sur les rillons avant de refermer.
(*) élaborée en co-écriture avec ChatGPT, que j’entraîne sur mes écrits, approches et traitement de sujets depuis janvier 2023 et en lui donnant des consignes particulièrement tordues selon le projet. Puis j’en rajoute et j’améliore, car dans cette cuisine, c’est moi le chef. Illustrations : ChatGPT.
À venir : le Sandwich Brett Easton Ellis — « Business Class Delirium ».
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