
[Reco séries] « Empathie »saison 1
Empathie, dont on dit beaucoup de bien en ce moment, et dont la saison 1 est actuellement diffusée sur Canal+ est en effet… vraiment recommandable. Personnages profonds et complexes, torturés et touchants, mais qui évoluent avec justesse, situations crédibles (à mon sens), intrigues qui prennent leur temps (il ne s’agit pas systématiquement d’une problématique à résoudre lors de chaque épisode), acteurs remarquables, aucun bullshit psychologisant (or, j’y suis très sensible), mais en revanche un bon aperçu de la médicalisation et des pathologies (me semble-t-il, mais je ne suis pas expert non plus) sans cliché ni caricature. C’est de la dentelle d’écriture. La scénariste talentueuse… est québecoise… et ça se sent : ça change un peu des réflexes de la scénarisation à la française. On a même l’impression qu’il y a eu un travail plus sérieux, documenté qu’à l’ordinaire (cela dit en tenant compte des meilleures séries qui ont pu être écrites chez nous). J’en veux pour preuve une simple, mais si excellente idée : faire représenter les afflux de pensées noires des personnages par des danseurs et danseuses classiques, en tutu noir. Signe, pour moi, d’une véritable réflexion sur la question de la représentation de la maladie mentale et des malades ; réflexion qui a dû présider à l’ensemble du traitement. On verra si sur la longueur si cette série ne tombe pas dans les travers formatés, par usure, lors de la saison 2. Quoiqu’il en soit, pour l’instant, c’est une réussite et un spectacle à la fois passionnant et enrichissant.
(Ah oui un reproche : certaines chansons guimauves francophones (sans doute des succès québécois) font parfois partie de la bande originale, et ça ne le fait vraiment pas, tant c’est cul-cul. Heureusement, il y a d’autres titres musicaux plus intéressants qui passent…)
Synopsis : Suzanne, ancienne criminologue désormais psychiatre, atterrit à l’Institut psychiatrique Mont-Royal où elle rencontre Mortimer, un intrigant agent d’intervention avec qui elle se lie d’amitié, et des patients qui ne laissent personne indifférent.