[Où étais-je le… ?] 17 juin 2016, devant le casino de Cherbourg

[Explications de ce projet mémoriel et nettoyeur numérique en bas]

Le 17 juin 2016 à 22h58, il y a 9 ans, j’étais devant le casino de Cherbourg.  Cherbourg, ça fait 16 ans que je m’y rends une fois par mois pour un boulot alimentaire. Cela tombe à des jours différents du mois, en général la deuxième quinzaine.

J’arrivais à cette époque la veille en début de soirée, pour une réunion qui a toujours lieu le lendemain (maintenant je fais autrement). Je dînais seul au Courtepaille, et après il ne me restait plus qu’à aller à l’hôtel, car à Cherbourg il n’y a rien à y faire hormis s’étioler dans les rares bars ouverts ; bars glauques ou bruyants qui ne me plaisent guère. Toutefois, j’en ai eu assez de cette routine mensuelle.

En 2016, je me suis donc dit que je pouvais essayer le bar du casino. En y entrant, je vis que la salle était était vide. Une barmaid, plutôt jolie dans mon souvenir, me servit et je sirotais mon verre en m’apprêtant, las, à me rendre à mon hôtel. Soudain apparut un retraité, septuagénaire tiré à quatre épingles qui s’assit à l’autre bout du bar et se fit servir un lait-fraise par la jeune femme sans avoir prononcé un mot. Un habitué, visiblement. Il s’empara d’un journal qui traînait et commença à se plonger dans les mots croisés. Un deuxième vieux apparut et le rejoint. La serveuse lui servit immédiatement un diabolo-menthe. Les deux, alors, se plongèrent dans la grille de mots croisés. Déprimé, je sifflais mon verre et allait me coucher.

Le mois suivant, un autre jour de semaine, je me rendis au bar du casino. En y entrant, je vis que la salle était était vide. Je commandai un café et une vodka. Soudain apparut le retraité, septuagénaire tiré à quatre épingles qui s’assit à l’autre bout du bar et se fit servir son lait-fraise par la jeune femme sans avoir prononcé un mot. Il s’empara d’un journal qui traînait et commença à se plonger dans les mots croisés. Le deuxième vieux apparut et le rejoint. La serveuse lui servit immédiatement son diabolo-menthe. Les deux, alors, se plongèrent dans la grille de mots croisés. Déprimé, je sifflais ma vodka et allait me coucher.

Le mois suivant, un autre jour de semaine, je me rendis au bar du casino. En y entrant, je vis que la salle était était vide. Je commandai un café et un cognac. Soudain apparut le retraité, septuagénaire tiré à quatre épingles qui s’assit à l’autre bout du bar et se fit servir son lait-fraise par la jeune femme sans avoir prononcé un mot. Il s’empara d’un journal qui traînait et commença à se plonger dans les mots croisés. Le deuxième vieux apparut et le rejoint. La serveuse lui servit immédiatement son diabolo-menthe. Les deux, alors, se plongèrent dans la grille de mots croisés. Déprimé, je sifflais mon cognac et allait me coucher.

Le mois suivant, un autre jour de semaine, je me rendis au bar du casino. En y entrant, je vis que la salle était était vide. Je commandai un café et un armagnac. Soudain apparut le retraité, septuagénaire tiré à quatre épingles qui s’assit à l’autre bout du bar et se fit servir son lait-fraise par la jeune femme sans avoir prononcé un mot. Il s’empara d’un journal qui traînait et commença à se plonger dans les mots croisés. Le deuxième vieux apparut et le rejoint. La serveuse lui servit immédiatement son diabolo-menthe. Les deux alors, se plongèrent dans la grille de mots croisés. Déprimé, je sifflais mon armagnac et allait me coucher.

Le mois suivant, un autre jour de semaine, je me rendis au bar du casino. En y entrant, je vis que la salle était était vide. Je commandai un café et une vodka. Soudain apparut le retraité, septuagénaire tiré à quatre épingles qui s’assit à l’autre bout du bar et se fit servir son lait-fraise par la jeune femme sans avoir prononcé un mot. Il s’empara d’un journal qui traînait et commença à se plonger dans les mots croisés. Le deuxième vieux apparut et le rejoint. La serveuse lui servit immédiatement son diabolo-menthe. Les deux alors, se plongèrent dans la grille de mots croisés. Déprimé, je sifflais ma vodka et allait me coucher.

Le mois suivant, un autre jour de semaine, je ne suis pas allé au bar du casino de Cherbourg.
Plus jamais.


Afin de nettoyer les 14 529 photos et 334 vidéos (à la date du 1er mai 2025 lors de laquelle je décide de m’astreindre à ce projet) accumulées depuis 2001 (date de mes premières photos numériques), je passe en revue chaque jour la date du jour : c’est-à-dire que par exemple en tapant (2 mai) dans le moteur de recherche de mon logiciel de stockage de photographies, apparaissent tous les 2 mai lors desquels j’ai pris des photographies. Je peux donc virer les images inutiles (personnes et lieux totalement oubliés, oubliables ou à franchement oublier ou non identifiables, photographies sans un quelconque intérêt…), nettoyer ainsi ma photothèque (et soulager de façon infinitésimale mon bilan carbone) en m’entraînant à un exercice de mémoire.
Je publie les photographies ici à la minute près (donnée accessible dans les métadatas des images), comme un voyage instantané au travers du temps.


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