[Où étais-je le… ?] 17 juillet 2024 devant un présentoir à orange (qui m’a déclenché l’écriture d’un livre)

[Explications de ce projet mémoriel et nettoyeur numérique en bas]

Le 17 juillet 2024 à 16h39, il y a un an, j’étais devant un « présentoir à orange »,  dans une exposition du sculpteur d’art contemporain Johan Creten à la Garenne-Lemot, dans la ville de Clisson (44). Cette œuvre inepte en bronze ou céramique, je ne sais plus, ajoutée à ma totale incompréhension et mon absolu hermétisme face aux laideurs que cette exposition — qui essayait vainement, trouvai-je, de se donner du sens (« Les Fabriques, ou la rage des utopies »… pfff) — étalait avec une assurance satisfaite, a achevé de me consterner vis-à-vis de l’art contemporain (dans une salle proche, des sortes de magma de céramiques colorés accrochés aux murs ressemblait à des parts géantes de tiramisus ratés — effarant, hideux, sans signification, intention ni nécessité). Cela faisait des années que couvait mon exaspération envers l’art contemporain. Et pourtant, ce présentoir à orange était assez inoffensif… Je m’étais trop souvent retrouvé accablé durant bien des années passées dans des musées ou des FRAC exhibant pourtant des torrents de merdasses bien plus délirantes ; bidouilles de ferraille, de câbles, de déchets accumulés qu’on nous vend avec force interprétations aussi creuses que pédantes et arguments d’autorité. Mais ce présentoir à orange anecdotique et innocent fut la minuscule et innocente goutte d’eau qui déclencha en moi une soudaine envie de me défouler une bonne fois pour toutes. En rentrant, rageur, d’un trait durant quelques semaines, j’ai alors écrit (le texte), fabriqué (les images des œuvres), édité, publié une monographie parodique et satirique sur une artiste fictive, Eugénie Delune, qui agrège tous les travers de ces impostures et se veut, en creux, un pamphlet analytique et ricaneur. Un exutoire. (Il en reste une dizaine d’exemplaires).


Afin de nettoyer les 14 529 photos et 334 vidéos (à la date du 1er mai 2025 lors de laquelle je décide de m’astreindre à ce projet) accumulées depuis 2001 (date de mes premières photos numériques), je passe en revue chaque jour la date du jour : c’est-à-dire que par exemple en tapant (2 mai) dans le moteur de recherche de mon logiciel de stockage de photographies, apparaissent tous les 2 mai lors desquels j’ai pris des photographies. Je peux donc virer les images inutiles (personnes et lieux totalement oubliés, oubliables ou à franchement oublier ou non identifiables, photographies sans un quelconque intérêt…), nettoyer ainsi ma photothèque (et soulager de façon infinitésimale mon bilan carbone) en m’entraînant à un exercice de mémoire.
Je publie les photographies ici à la minute près (donnée accessible dans les métadatas des images), comme un voyage instantané au travers du temps.


Index des « Où-étais-je ? » parus pour l’instant :